[INTERVIEW] : Magnave facilite la communication des marques auprès des influenceurs

Rencontre avec Corentin Bougaran et Swann Guillet, co-fondateurs de Magnave

Observatoire COM MEDIA : Comment Magnave est-elle née ?
Swann Guillet : J’ai cofondé Magnave il y a trois ans durant mes études avec Corentin Bougaran. J’ai étudié le droit des affaires mais pas la communication ni le marketing, cependant j’étais un consommateur classique sur Internet et j’en suis arrivé à me demander pourquoi les marques au lieu de communiquer par elles-mêmes, ne feraient pas appel à des relais pour passer leurs messages.

Corentin Bougaran : De mon côté, j’étudiais l’expertise comptable et j’ai très vite constaté aussi que la publicité était plus une source de frustration que d’inspiration pour les clients. Peu à peu, ma réflexion partagée par Swann est sortie de la communication traditionnelle dictée par les « marketeurs » pour se recentrer sur les désirs des consommateurs. Nous avons alors essayé de trouver une alternative à ce qui se faisait habituellement qui s’est révélée pour nous la sphère des influenceurs.

S.G. : Magnave a vu le jour en octobre 2014 et vient de fêter ses trois ans. Au début, nous fonctionnions plutôt comme une agence. Nous mettions simplement en relation des marques avec des influenceurs pour ensuite concevoir les campagnes de communication des premières tout en veillant à nous accorder aux seconds avec qui nous nous étions entendus pour les diffuser. Il nous restait ensuite à analyser à chaque fois les retombées de chacune des campagnes. Notre mode de méthode était assez conventionnelle mais durant les deux premières années d’activité, nous avons pu connaître les véritables aspirations des marques, définir leurs besoins et nous rendre compte que notre offre de service ne correspondait pas toujours à leurs attentes. Suite à ce retour d’expérience, l’idée nous est venue de proposer une solution technologique permettant aux marques d’internaliser cette communication tournée vers les influenceurs en particulier ceux sur Youtube. Nous avons référencé à ce jour plus de 2000 influenceurs suivis par au moins 10 000 abonnés uniquement sur notre nouvelle plateforme que nous avons nommée SCIO, du latin « je sais ». Avec cette plateforme, nous avons créé en quelque sorte notre propre concurrent afin de mieux maîtriser les besoins à venir de nos futurs clients car comme le disait Peter Drucker «La meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le créer. ». Nous voulons que les marques puissent devenir autonomes et gérer leur pool d’influenceurs de façon autonome.

O.C-M. : Quelle solution propose SCIO, la plateforme mise en place par Magnave ?
C.B. : Nous procédons à un premier tri lorsque le robot indexe de nouveaux influenceurs. Les algorithmes sont capables de nous informer sur la qualité du contenu et la régularité des mises en ligne notamment. Nous étudions également les solutions existantes en matière d’analyse sémantique mais à ce jour il est très difficile d’analyser directement le vocabulaire employé par un influenceur sur ses vidéos.

S.G : Corentin et moi avions besoin de conseils pour mettre en œuvre la technologie de notre solution. Nous avons fait appel à des développeurs et dans notre board nous avons intégré deux experts aux visions et compétences complémentaires. Frédéric Sigal, ancien directeur technique Europe d’Apple, a supervisé avec moi le développement de la partie technologie. Pour la partie communication, c’est Charlotte Garnier Peugeot, ancienne directrice Communication du groupe Edmond de Rotschild, qui nous a prodigué ses conseils. Nous nous sommes inspirés aussi du champion d’échecs Gary Kasparov qui, après s’être fait battre par une machine, avait déclaré « Les machines ont la puissance de calcul et l’objectivité, les hommes : l’intuition et la créativité ». En partant de ce constat, nous avons opté pour une machine capable d’ingurgiter beaucoup de données, de les retranscrire de manière objective afin de mettre en avant les créateurs et permettre aux marques de collaborer avec eux pour diffuser leur image.

C.B. : Nous « crowdsourçons » la créativité grâce aux influenceurs. Notre communauté d’influenceurs sur notre plateforme est force de proposition en matière d’idées créatives. Ces influenceurs sont suivis par les millions de personnes pour certains d’entre eux et savent mieux que quiconque comment s’adresser aux internautes qui sont autant de consommateurs. Sur notre outil, nous avons finalisé pas loin d’une centaine d’opérations de communication. Nos données nous permettent de calculer que sommes 2,27 fois moins chers que les autres opérations sponsorisées et équivalentes pour le même taux d’engagement. Quant au marketing d’influence grâce au pouvoir de la recommandation, il permet un ROI bien supérieur à celui d’autres supports comme la télévision. Enfin, il est plus rapide de mettre sur pied une campagne de communication avec un influenceur. Ainsi, entre le premier contact d’un nouvel influenceur et la diffusion de sa vidéo sur un produit, il peut ne se passer que deux ou trois semaines.

S.G. : Sur SCIO, nous ne posons pas de limite aux marques qui nous choisissent. Si l’une d’entre elles repère un influenceur, elle est tout à fait libre de le contacter par ses propres canaux traditionnels car nous ne la forçons pas à rentrer en communication via des formulaires sur la plateforme.

Si nous pouvons déployer notre outil auprès de marques qui savent parfaitement déjà gérer leur communication après des influenceurs et en maitrisent les codes, nous ciblons également toutes les autres marques qui n’ont pas la capacité opérationnelle de mettre en place toutes seules des opérations. C’est pour elles que nous avons monté une filiale, Mediafluence,  avec Mediaveille un groupe rennais de 200 personnes. Elle propose d’être une force opérationnelle capable de concevoir des scénarii, de produire des campagnes avec des influenceurs puis d’aider à leur diffusion. Avec du temps et de l’expérience, certaines de ces marques parviendront à maîtriser la dimension stratégique de la communication en identifiant les influenceurs et en analysant la retombée des campagnes ; elles deviendront ainsi autonomes sur SCIO qui répondra à leurs attentes.

O.C-M. : Quelles relations entretenez-vous avec l’Observatoire COM MEDIA ?
C.B.  : Nous avons rencontré l’équipe de l’Observatoire COM MEDIA par l’entremise de Frédéric Sigal. L’association montre aux grands groupes l’intérêt pour eux de discuter de leur communication et de faire confiance à des solutions innovantes en apprenant à les maîtriser. Car si notre solution intéresse directement des marques, des agences sont tout à fait capables d’intégrer notre solution pour répondre aux besoins de leurs clients souhaitant déléguer leur communication auprès d’elles. Elles bénéficieront ainsi des données objectives fournies par notre plateforme afin d’identifier des influenceurs, concevoir des campagnes avec eux et fournir des Kpis précis après diffusion.

Magnave est sur la plateforme innovation OPEN’COMMEDIA

http://obs-commedia.com/plateforme-innovation/item/magnave/

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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