Dans le cadre de sa réflexion sur son rayonnement national, l’Observatoire COM MEDIA entame un programme expérimental dans le cadre de son déploiement en région Grand Est. Son lancement officiel aura lieu durant le salon « Osez l’économie de demain » organisé le jeudi 13 décembre 2018 au Metz Congrès Robert Schuman.
Dominique Scalia, président de l’Observatoire COM MEDIA et Michel Paolucci, associé KPMG, responsable de l’initiative Hello Open World (HOW) et membre du Conseil d’Administration de l’Observatoire COM MEDIA, tracent les grandes lignes du contexte et des raisons qui ont conduit à cette initiative
Pourquoi avoir choisi la région Grand Est pour mener cette première expérimentation ?
Dominique Scalia : Tout d’abord, je salue au nom de notre gouvernance et de nos adhérents cette initiative de Michel Paolucci qui marque une étape importante de l’histoire de l’Observatoire COM MEDIA.
Il est nécessaire de rappeler tout d’abord que le poids économique de la filière de la communication est à 60% concentré en Île-de-France et que les 40% restants sont répartis entre les autres régions. L’Observatoire COM MEDIA au travers de ses études économiques et financières l’a toujours constaté et ne l’a jamais oublié. Après une décennie de travaux et d’expérimentations principalement menés en Ile-de-France, l’association dispose d’un socle de connaissances et d’une expérience suffisamment solide pour qu’elle envisage de se déployer dans d’autres régions.
Michel Paolucci : Si toutes les régions méritent à terme de voir l’Observatoire COM MEDIA y déployer ses travaux, il nous a paru pertinent de commencer par le Grand Est.
Je connais bien cette région, 5ème de France par le nombre d’habitants, et ses acteurs économiques, petits et grands, marchands et non-marchands, privés et publics. Depuis longtemps ancrée dans le projet européen avec Strasbourg, siège du Parlement européen, elle est frontalière avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et la Suisse. Le Grand Est dispose ainsi d’un ensemble d’infrastructures modernes qui facilite sa connexion aux marchés européens
D.S. : Les données extraites de notre dernière étude économique et financière de la filière de la communication confirme les spécificités de cette région. Les quatre macro-secteurs (agence, média, événementiel et industriel) de la filière de la communication comprennent dans la région Grand Est plus de 2000 entreprises pour un chiffre d’affaires de 1 500 000 K€. La filière consolide 5% du nombre d’entreprises et 4,4% du CA de l’ensemble des entreprises de la filière de la communication en France métropolitaine. Quant aux pourcentages des entreprises du macro-secteur industriel et celui de l’export dans le CA de l’ensemble des entreprises de la filière de la communication, ils sont de 84% et 32% contre 43% et 12% pour l’ensemble de la filière en France métropolitaine. Le macro-secteur industriel (imprimeries et routeurs principalement) emploi près de 6 500 personnes dans la région Grand Est sur les 70 500 qui travaillent en France.
Dans quel contexte s’inscrit cette démarche expérimentale de l’Observatoire COM MEDIA dans la région Grand Est ?
D.S. : Nous portons une initiative depuis 18 mois en partenariat avec KPMG à travers l’initiative HOW (Hello Open World) en faveur notamment de l’acculturation des entreprises à l’innovation. Plusieurs événements organisés en commun nous ont permis de communiquer auprès des grands comptes français très friands de best practices et d’innovations dans les domaines du MarTech et du ComTech. Ce partenariat nous a permis d’affiner nos éléments de langage et de renforcer notre coopération. Il nous parait clair désormais qu’après avoir échangé avec les grands donneurs d’ordres nous devions nous adresser à leurs prestataires, TPE et PME, qui connaissent encore des difficultés à relever les enjeux qui disruptent leurs métiers et leurs business modèles.
M.P. : Nous partageons avec l’Observatoire COM MEDIA, des valeurs qui facilitent ce partenariat. Nous voulons soutenir l’ensemble des entreprises, petites et grandes, du secteur privé et du secteur public.
KPMG est présent dans toute la France et consolide pour moitié son chiffres d’affaires en province. Nombre de métiers dans tous les secteurs subissent des mutations profondes avec la révolution numérique et l’apparition des nouvelles technologies. Ceux du marketing et de la communication ne faisant pas exception, il nous a paru pertinent d’unir nos ressources à la référence dans ce domaine qu’est l’Observatoire COM MEDIA.
Enfin, notre partenariat ne cessant de se renforcer, il nous est paru opportun de proposer à Dominique Scalia que l’Observatoire COM MEDIA s’adresse directement aux entreprises, adhérents potentiels, en province à commencer par ceux du Grand Est. De plus, KMPG à l’intention de renforcer son positionnement auprès des collectivités territoriales. Cette ambition s’est notamment matérialisée par l’acquisition récente du cabinet ENEIS, spécialiste du conseil dans le secteur public, notamment dans les territoires.
D.S. : Nous présenterons notre initiative lors de l’évènement « Osez, l’économie de demain 2018 » qui se déroulera le 13 décembre au centre des congrès de Metz. Il rassemblera donneurs d’ordres privés et publics, entreprises et start-ups. Nous comptons y présenter nos valeurs, nos actions et nos réponses aux défis qu’ont à relever les territoires.
Quels sont justement les défis que doivent relever les territoires en matière ?
M.P. : J’en dénombre trois qui sont majeurs pour l’ensemble des acteurs économiques qu’ils soient publics ou privés. Les territoires, tout particulièrement, ont du mal à y répondre du fait de leur petite taille et de leur éloignement des centres de décision.
Le premier consiste à acculturer les acteurs économiques présents sur les territoires aux enjeux de l’innovation. Il est certain que faute de prendre la mesure du problème, il leur sera difficile de le résoudre collectivement,
Le second point concerne les initiatives en matière d’innovation qui s’adressent aux secteurs et concernent les métiers. Il en existe beaucoup et depuis longtemps initiées par les territoires. Il est désormais nécessaire de les intégrer à des coopérations de dimension internationale et c’est particulièrement vrai dans une région frontalière comme le Grand Est.
Et enfin, une troisième réflexion englobe les liens trop souvent distendus entre les investisseurs et le monde économique. L’argent est disponible mais n’arrive que trop peu jusqu’aux territoires.
En quoi le dispositif expérimental de l’Observatoire COM MEDIA apporte-t-il des réponses ?
M.P. : Face à ces défis, notre partenariat a pour ambition de proposer une structure qui puisse à la fois mettre sur un pied un projet d’acculturation à l’innovation, proposer des nouveaux modes de coopération et favoriser une meilleure connexion du monde des investisseurs avec celui des entrepreneurs. Nous souhaitons apporter notre pierre à la refonte de l’économie de demain.
D.S. : De surcroît, cette coopération s’inscrit dans la continuité des actions de l’Observatoire COM MEDIA et son positionnement initial en faveur de la nouvelle économie de la communication. Les assets que nous portons sont parfaitement déclinables dans les régions.
Nos études économiques et financières nous permettent de consolider dans chaque région les principales données des quatre macro-secteurs de la filière de la communication. Nous avons identifié des viviers d’acteurs innovants dans les régions ; à nous maintenant de les contacter et de les accompagner. En matière d’emploi, un programme novateur d’aide au retour à l’emploi comme 1000 emplois/1000 entreprises a démontré son efficacité en Ile-de-France. Nous nous préparons à le déployer dans d’autres régions avec les mêmes modalités économiques et financières qui ont fait son succès.
Enfin, l’ensemble du dispositif repose sur un socle RSE qui associe développement économique et développement social.
Depuis la fondation de l’Observatoire COM MEDIA, nous avons également entretenu une relation étroite avec la Médiation des entreprises. Aujourd’hui, aussi bien avec Pierre Pelouzet, le médiateur des entreprises, que Philippe Berna, en charge de l’innovation, nous collaborons pour résoudre des situations souvent critiques dans lesquelles se retrouvent certains de nos adhérents et nous tâchons de répondre aux questions de notre communauté en matière notamment de réglementation ou de bonnes pratiques. A ce titre, je me félicite que les compétences de la médiation aient été récemment élargies, notamment en matière de mise en application du règlement général sur la protection des données (RGPD). Le fait que la région Grand Est soit l’une des quatre régions choisies pour accueillir cette expérimentation et que parmi les trois secteurs d’activité sélectionnés se trouve celui de l’information et de la communication est pour nous un encouragement et un signal fort envoyé à nos adhérents. Nous allons les aider à saisir ces opportunités et à intégrer d’avantage la Médiation des entreprises dans le cadre de leurs relations avec leurs clients, leurs partenaires et leurs fournisseurs.
M.P. : L’innovation n’a de sens que si elle crée de la valeur au service de l’humain ; les territoires sont très demandeurs de solutions qui vont dans ce sens. L’Observatoire COM MEDIA a prouvé sa légitimité et la force de ses convictions, il a la capacité de porter ses valeurs et ses travaux dans une région aussi stratégique que le Grand Est.
D.S. : Ce déploiement pour réussir réclame la mobilisation de l’ensemble des adhérents de l’Observatoire COM MEDIA et plus particulièrement ceux de la région Grand Est. Parmi ceux qui ont manifesté leur bienveillance et leur soutien à cette initiative, nous avons souhaité donner la parole à Laurent Schmerber, gérant de 3MA Group, une société de marketing services 100% intégré, tournée vers le digital, la relation client et la data.
Laurent Schmerber : L’implantation de l’Observatoire COM MEDIA dans la Région Grand Est est à mon sens une très bonne démarche. Elle participe à porter la vision de l’association sur le décloisonnement des métiers de la communication (imprimerie, arts graphiques, agences de publicité pour n’en citer que quelques-uns). Cette approche n’est pas encore bien comprise par les acteurs économiques et les administrations des régions.
L’Observatoire COM MEDIA et ses adhérents partagent la conviction qu’il est nécessaire de favoriser et d’accompagner la transformation numérique dans les entreprises. Elle génère des nouveaux métiers et fait appel à des connaissances jusqu’à présent inédites au sein de la filière de la communication.
3MA GROUP développe une activité de R&D depuis 2009. Nous avions organisé une conférence en 2010 sur l’imprimerie de demain sous l’égide de Nathalie Kosciusko-Morizet (ministre du numérique à l’époque) et nous passions alors pour être des « extraterrestres » pour un grand nombre de nos confrères ! Malgré tout, nous avions la conviction d’être des précurseurs.
Il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas aisé d’expliquer comment relier des outils physiques avec des outils digitaux (des QR codes et codes-barres des premières années au papier communicant et Near Field Communication (NFC) d’aujourd’hui). Nous devons apprendre à maîtriser des technologies entièrement nouvelles et il reste beaucoup d’entreprises à accompagner.
Si à Paris, les concepts que défend l’Observatoire COM MEDIA sont bien intégrés, c’est loin d’être le cas dans les régions de France. Il en est de même pour un programme d’aide de retour à l’emploi comme 1000 emplois/1000 entreprises qui ne doit pas être déployée seulement en région parisienne.
3MA Group partage toutes ces convictions et c’est pourquoi l’entreprise adhère à l’Observatoire COM MEDIA depuis des années.
Un message en faveur de la nouvelle économie de la communication à partager dans les régions
L.S. : L’Observatoire COM MEDIA est un acteur représentatif de ce que doit être désormais la filière de la communication. Nous devons constituer une communauté encore plus large et solidaire afin de présenter aux acteurs économiques des territoires les enjeux de nos métiers notamment ceux en rapport avec la transformation numérique.
Si beaucoup d’entreprises se demandent encore comment s’y prendre et avec qui, les adhérents de l’Observatoire COM MEDIA travaillent sur ces thématiques depuis plus de 10 ans. Nous sommes par conséquent en capacité d’aider un grand nombre d’entre elles, en particulier des TPE/PME/ETI, pour qu’elle puisse intégrer des outils digitaux dans leurs process ou relation clients.
La région Grand Est doit être davantage représentée au sein de la communauté de l’Observatoire COM MEDIA
L.S. : La filière de la communication dans le Grand Est comprend plusieurs agences de grande taille et d’imprimeries. Les professionnels ne s’y rencontrent cependant pas assez autour des thématiques de la communication 360°.
La région est cependant encore sous représentée au sein de la communauté des adhérents de l’Observatoire COM MEDIA. Pour y remédier, nous devons expliquer l’étendue de nos travaux et l’utilité de nos actions en faveur de l’ensemble des professionnels de la filière de la communication du Grand Est.
A ce titre, présenter cette initiative durant la grande rencontre « osez l’économie de demain », qui se déroulera à Metz le 13 décembre prochain, me parait être une très bonne idée qui lui apportera de la visibilité.
A nous, adhérents du Grand Est, de relayer le dispositif notamment auprès des Chambres de Commerce et de l’Industrie (CCI) et dans les réseaux d’entrepreneurs.
3MA group avec quelques autres entreprises avait lancé il y a quelques années une démarche sur la valorisation des actifs immatériels. Nous avions démarré un petit Observatoire de l’Immatériel au sein de la Chambre de Commerce de Mulhouse. Nous y intégrions des idées qui venaient de l’Observatoire National et testions sur le terrain en région.
Nous souhaitons mener le même type de démarche avec l’Observatoire COM MEDIA dans les différentes chambres de commerce de la région Grand Est et élargir notre communauté au fur et à mesure.
Le RGPD, une chance pour les entreprises débutant leur transformation numérique
L.S. : Pour moi le RGPD est complètement lié à tous nos métiers de la communication dans la mesure où nous finissons tous « traversés » par la data. A partir du moment, où nous parlerons de la démarche de digitalisation, l’intégration de la RGPD sera obligatoire. Nous ne pouvons pas passer à côté. C’est évident !
Je me souviens que KPMG avait organisé des conférences sur le RGPD à côté de Strasbourg. De très bons experts, en amont de la mise en place du règlement, y étaient intervenus. Une démarche que j’ai trouvé pertinente et intéressante.
Nous sommes capables de créer l’adhésion, de créer l’intérêt avec de tels sujets. Il faut inscrire l’Observatoire COM MEDIA dans le même genre de thématiques. Faire le bilan quant au RGPD : où en est-on ? Les entreprises se sont-elles mises à jour ? Quelles sont les difficultés qu’elles rencontrent ?
Je veux également souligner l’excellent signal envoyé par l’extension des compétences du Médiateur des entreprises qui pourra épauler les entreprises rencontrant des difficultés avec les administrations. Le fait que le Grand Est ait été choisi pour expérimenter ce dispositif et qu’il concerne la filière de la communication sont autant d’encouragement pour nous d’appuyer l’implantation de l’Observatoire COM MEDIA dans notre région.
Nous allons pouvoir sensibiliser les administrations sur des problèmes concrets que rencontrent nos entreprises. J’en veux pour exemple, 3MA Group qui a du mal à convaincre les administrations qu’elle mène une R&D qui la rend éligible au crédit d’impôt recherche.
La délocalisation dans le Grand Est permettra également de mieux remonter aux instances nationales les difficultés et les thématiques chères aux adhérents de cette région. Nous pourrons agir localement en tenant compte des spécificités de nos régions qu’elles soient économiques, sociales, culturelles, géographiques.
Lancement officiel du déploiement de l’Observatoire COM MEDIA dans le Grand Est, le 13 décembre à Metz
L’Observatoire COM MEDIA annoncera officiellement le lancement de son déploiement en Grand Est durant l’événement « Osez l’économie de Demain » qui se déroulera le 13 décembre au Metz Congrès Robert Schuman.
Michel Paolucci, Associé et Responsable Innovation de KPMG et Dominique Scalia interviendront à 13h00 durant la conférence « Communication & Marketing 360° : Enjeux et Opportunités de l’IA au service d’une communication Humaine & Positive ».
Cette conférence se déroulera en présence de Pierre Pelouzet, Médiateur des entreprises qui viendra apporter son soutien à ce dispositif.
S’y retrouveront des acteurs de la filière de la communication mais également des grands groupes, des start-ups et des institutionnels. Ce sera une occasion pour partager et tisser des liens autour de l’initiative de l’Observatoire COM MEDIA.
Nous comptons vivement sur votre participation et nous vous remercions de bien vouloir nous confirmer votre présence ou celle d’un représentant en vous inscrivant via le lien suivant : www.osez-innovation-responsable.fr
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