Comment Docapost IOT du Groupe La Poste dynamise la filière française des objets et services connectés

Rencontre avec Vanessa Chocteau, en charge de la stratégie du Programme French IoT au sein de Docapost IOT 

Quelles sont les activités de Docapost IOT ?

Docapost IOT1, filiale du Groupe La Poste, regroupe toutes les activités de services connectés qui se matérialisent sur une plateforme IOT, le Hub Numérique2, lancée au CES 2015 à Las Vegas. Toute son activité est structurée autour du développement et du pilotage  de services connectés. Des équipes travaillent sur le Hub Numérique, d’autres s’attachent à proposer des concepts de services sous l’angle de l’innovation et enfin des collaborateurs s’occupent de dynamiser l’écosystème autour de l’IOT. Ce domaine comprend à la fois des objets, de la connectivité, des services, du big data etc….

La Poste porte le programme French IOT, en quoi consiste-t-il ?

Afin de dynamiser cet écosystème et en être partie prenante, le Groupe La Poste, à travers Docapost, a mis en place French IOT en 2015, qui soutient l’innovation dans le domaine de l’Internet des objets et favorise le passage à l’Internet des Service. Ce programme de soutien à l’Internet des Objets associe à la fois des start-ups, des grands groupes et des écosystèmes territoriaux dans une démarche d’innovation collaborative.

Ce programme propose un concours ouvert aux start-ups et entretient des partenariats avec les territoires et les pôles de compétitivités de référence (13 régions, 88 partenaires des écosystèmes territoriaux : French Tech Métropoles, CCIs, incubateurs, pôles de compétitivité…). Il bénéficie d’un co-sponsoring avec 5 grands groupes (Altarea Cogedim, Fonds d’Innovation de la Fédération Hospitalière de France, Malakoff Médéric, RATP et MAIF).

French IOT se fixe effectivement comme objectif de faciliter le contact des start-ups de cette filière avec des grands groupes partenaires dans une logique d’innovation et de développement business. Docapost IOT à travers les compétences de ses collaborateurs, et le programme French IOT forment un ensemble vertueux au service des clients du Groupe La Poste mais au-delà au service de la filière française de l’IOT.

Une telle plateforme n’a de valeur que si elle bénéficie de connections pratiques et propose des services concrets. Dès le début, nous nous sommes posés la question des partenariats à mettre en place pour en accélérer le développement. Avec des équipementiers qui fabriquent des objets connectés comme Legrand, d’autres dans les domaines métiers comme le commerce, enfin des fournisseurs de service dans des domaines variés touchant à la smart city, la smart home, ou la santé. C’est pour cela que nous nous sommes associés très rapidement à des grands partenaires sans oublier des plus petits acteurs extrêmement innovants, qu’ils soient des start-ups ou des PME afin qu’il puisse s’intégrer à notre écosystème. Ces nouveaux acteurs bénéficient de notre dynamisme et peuvent plus facilement mettre en avant les avantages et plus-values de leurs technologies.

French IOT constitue un grand appel d’air d’entreprises innovantes et en est à sa troisième édition. A ce jour, 180 start-ups ont rejoint la communauté avec des solutions d’objets ou de services qui, pour le coup, peuvent être sélectionnés par le groupe La Poste ou par nos partenaires.

La France dispose-t-elle de suffisamment de professionnels qualifiés dans les domaines de l’IOT ?

Comme pour tous les domaines d’activité, il est vital pour les entreprises spécialisées dans l’IOT et en croissance rapide, d’intégrer les bons profils au sein de leurs équipes.

Pour les objets, le « hardware », la France dispose d’un excellent vivier de compétences grâce à un bastion d’ingénierie très fort qui est reconnu à travers le monde. Dans nos sélections, nous découvrons des solutions très bien pensées avec de belles fonctionnalités. Tout l’intérêt réside ensuite à leur permettre d’être soutenues par des compétences marketing et communication. Lorsque le Groupe La Poste amène des start-ups à l’étranger, nous prenons encore la mesure du fossé qui sépare la communication à l’américaine des pratiques de nombre d’entreprises françaises. La technologie d’une start-up n’est pas suffisante pour convaincre des clients potentiels, elle doit bénéficier d’une véritable réflexion en matière de stratégie marketing mais aussi de communication.

Les compétences qui risquent de manquer dans les années à venir, concernent celles en rapport avec le développement informatique. Il est important la filière de l’IOT est en concurrence avec beaucoup d’autres. Ces compétences constituent une ressource très rare. Le nombre de développeurs pour optimiser le numérique, notamment le software, et faciliter le parcours client va aller en croissant mais risque d’être insuffisant pour satisfaire l’intégralité des besoins des entreprises qui vont devoir attirer de plus en plus de profils à la croisée des chemins entre développement informatique pure et communication.

Qu’en est-il de l’enjeu du traitement des données ?

Les activités de Docapost IOT et sa plateforme Hub Numérique ont été pensées dès le départ pour être «privacy by design». Cette démarche volontariste se révèle très positive car le RGPD arrive en 2018 et nous sommes parfaitement alignés avec cette nouvelle réglementation. Nous sommes également agréés en matière d’hébergement de données de Santé qui sont parmi les plus sensibles aujourd’hui (HADS – Hébergeur agréé de données de santé).

Quand le Groupe La Poste a opéré sa transformation numérique, il a voulu transposer les garanties qu’il apporte à ses clients en matière de protection des données personnelles et des biens dans le monde physique en particulier ceux concernant le secret des correspondances, à ce titre les facteurs prêtant serment.

Il était hors de question pour La Poste qu’elle change ses valeurs en transposant ses services au monde numérique. Au final, l’activité reste la même fondamentalement car elle consiste à transporter des données via le Hub (datas, documents, photos, vidéos etc…).

Nous nous sommes attachés à conserver la même ligne de conduite quel que soit le support. Nous disposons d’une charte data qui est appliquée à toutes les actions menées par Docapost IOT bien naturellement.

Le programme French IOT sélectionne des start-ups spécialisées dans les objets purs et durs et les sensibilisent aux problématiques déontologiques et juridiques posées par la gestion des datas. Il s’agit pour les start-ups de notre écosystème d’intégrer si possible une démarche Privacy by design dès la conception de leur produit. Cependant, si une start-up intègre notre programme avec un produit déjà conçu, nous l’accompagnons pour qu’elle puisse évoluer et consolider son approche en matière de gestion des datas. D’ailleurs, certains finalistes de notre concours ont choisi Docapost IOT pour leur cloud afin de bénéficier d’un hébergement agréé. Cette sensibilisation au RGPD et plus largement aux enjeux de la data permet aux start-ups qui intègrent notre programme d’être des partenaires fiables et juridiquement couverts. 

Quelles sont les motivations qui ont conduit au partenariat de Docapost IOT avec l’Observatoire COM MEDIA ?

Le partenariat avec l’Observatoire COM MEDIA repose sur un partage de valeurs communes et notre volonté de vouloir faire avancer tous les acteurs de l’innovation. Nous avons trouvé pertinent qu’une association comme l’Observatoire COM MEDIA soit vraiment proactive à ce sujet en tendant la main à des petits acteurs. Nous avons également apprécié l’initiative 1000emplois/1000entreprises qui nous a semblé très pertinente. Nous-mêmes à travers French IOT, nous accompagnons les start-ups par du coaching et du networking en particulier. De même, nous constatons que les start-ups en croissance soutenue manquent souvent de quelques « accroches » notamment avec les acteurs de la communication et du marketing dont le domaine d’activité constitue un fondement majeur de leur développement. Il est important pour nous que les membres de notre écosystème puissent échanger avec des professionnels de cette filière.

1 L’Internet des objets, ou IdO (en anglais Internet of Things, ou IoT), est l’extension d’Internet à des choses et à des lieux du monde physique.

2 https://www.hubnumerique.fr/

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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