Ce webinar poursuit les prises de parole des acteurs de la communication, l’échange d’analyses, le partage des connaissances et la diffusion des bonnes pratiques.
Dominique Scalia, président de l’Observatoire COM MEDIA, après avoir présenté les intervenants, insistait sur la contribution importante de la filière communication au PIB national.
Eric Trousset rappelait que l’IREP menait une étude trimestrielle sur l’évolution des recettes publicitaires des médias. Après une année 2019 mitigée (hausse globale des recettes mais baisse des médias historiques dont la télévision), les mesures de confinement ont mis à l’arrêt plusieurs médias, notamment « outdoor » et entrainé une baisse inédite des recettes. Tandis que la reprise s’amorce, les marques ne savent pas encore comment reprendre la parole et s’adresser aux consommateurs.
Pour Nicolas Boudot, toute crise est mécaniquement révélatrice de tendances préexistantes et il en sortira une transformation accélérée de l’univers de la communication avec des gagnants et des perdants. Ainsi les agences de conseil en stratégie de communication, cabinets d’influence ont été en général utiles à leurs annonceurs en les aidant à répondre aux enjeux posés par la crise. Il en est de même pour les structures gérant de la communication digitale. Cette période favorise donc les professionnels sachant apporter de la valeur ajoutée en termes de stratégie. Concernant la holding du Groupe Casino, les dépenses globales en matière de communication n’ont pas baissé avec toutefois des ajustements (arrêt de l’événementiel pour davantage d’insertions publicitaires et de sponsoring d’émissions de télévision).
François Barral insistait sur la violence de cette crise qui a littéralement « éteint » la planète. Pour autant, il confirmait combien l’activité avait été soutenue par des clients en demande d’idées nouvelles. Influence, digital, communication de crise : es commandes n’ont pas manqué même si quelques secteurs ont été durement touchés comme l’événementiel ou les transports. Il soulignait également que les marques se posaient déjà des questions sur les moyens de partager leurs valeurs, renouer le dialogue avec les consommateurs et faire valoir leur contribution positive à la société avant le COVID19. François Barral distinguait parmi les grandes thématiques, déjà abordées avant cette crise : quels modèles de consommation à promouvoir, la place des marques à l’ère du digital, quelle éthique et quels moyens de régulations, quels modèles économiques pour les agences afin qu’elles ne disparaissent pas et quel rôle pour les médias. Il appelait de ses vœux, un rassemblement des professionnels de la communication pour peser dans les débats notamment concernant les réflexions sur leur juste rémunération afin que l’ « idée » ne soit pas placée au même niveau qu’une simple prestation mécanisée. Il pointait aussi le changement de paradigme de la relation du consommateur avec la publicité passant d’une logique d’intrusion à celle d’adhésion en partie avec la généralisation de dispositifs réglementaires comme le RGPD.
Jacques-Edouard Gueden apportait son propre éclairage à la fois national et international. Il notait tout d’abord que les acteurs de la communication avec lesquels il était en contact, émettaient tous les mêmes besoins : accès aux clients, désir de créativité, partage de la confiance et nécessité de collaborer concrètement sur des projets. Plusieurs sondages menés à travers le monde auprès de décideurs informatiques démontrent qu’en réalité il semblerait que les 9/10e des collaborateurs retourneraient à leurs bureaux dans les années à venir. Le manque de technologie ayant été la source des problèmes d’organisation durant le confinement. Enfin, il rappelait la place du print qui était toujours perçu comme un vecteur d’émotions. Il confirmait pour sa part qu’il constatait une accélération de la transformation des acteurs de la communication et que les nouveaux besoins émis par le terrain en matière d’investissements, d’organisation, de créativité avaient plus de chances de remonter au niveau des directions.
Tous s’accordaient pour souligner l’importance de l’innovation sans oublier toutefois qu’au final c’est le consommateur et ses usages qui arbitreront.
Dominique Scalia concluait pour rappeler la nécessité de décloisonner davantage la filière communication, de réduire la fracture technologique au sein des entreprises et d’encourager les 700 grandes marques en France à investir dès à présent dans la communication et les start-ups Adtech, ComTech, Martech.
Le maître mot pour la filière de la communication étant « unité » dans une démarche plus solidaire. Il appelait enfin l’ensemble de la profession à consacrer 5 minutes pour répondre au Baromètre initié par l’association : « Filière communication : Impacts du Covid-19 et perspectives de reprise ».
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