L’innovation pour le secteur public est un réel enjeu

Le poids du secteur public en France pousse certains entrepreneurs à adopter une stratégie axée sur un développement auprès de ministères, de collectivités territoriales ou d’établissements publics. Cela peut être une fin en soi ou un premier pas avant d’adresser le secteur privé, voire l’international.

Afin d’accélérer les opportunités de business des entreprises françaises, le Président de la République a affiché sa volonté et ses ambitions au travers d’un texte se rapprochant du Small Business Act des Etats-Unis. L’objectif est notamment de mesurer la part des achats que les organismes publics dirigent vers les PME innovantes… Traduction opérationnelle d’une volonté stratégique d’accentuer la recherche et l’innovation pour le secteur public grâce aux acteurs privés.

L’Etat cherche également à utiliser l’innovation comme un levier d’organisation territoriale de l’action publique. Au-delà de la technologie, l’innovation est faite de rencontres et de territoires. La rencontre d’une offre et d’un besoin est clé, mais comment cela se passe-t-il quand le besoin est exprimé par l’administration ? Le premier niveau d’action se matérialise au niveau du gouvernement avec l’organisation de comités interministériels de la modernisation de l’action publique regroupant le Ministère de la Fonction Publique, le Secrétariat d’Etat chargé du Numérique et de l’Innovation ainsi que le Secrétariat d’Etat à la Réforme de l’Etat et à la Simplification autour de la problématique de l’innovation.

L’administration initie également des démarches visant à favoriser le développement de l’innovation grâce à des événements, des rencontres ou des programmes d’investissement. On peut citer l’exemple du programme « investissement aventure » qui a vocation à financer des solutions autour de la transformation numérique et la modernisation de l’action publique. Il permet à tout opérateur public de créer un projet, et à toutes entreprises innovantes d’y apporter solutions. Que l’entreprise innovante soit en amorçage ou en commercialisation de son projet, il est possible de présenter sa solution et de bénéficier d’un financement. D’autres points de contacts sont également possibles comme la journée de l’innovation autour de l’éducation nationale ou la semaine de l’innovation publique.

Une fois le contact établi entre des acteurs privés innovants et l’administration, leur relation doit se bâtir et se solidifier en prenant en compte le rythme et la vitesse d’action de chacun et leur culture différente. Pour faciliter cette relation, et in fine vendre ses solutions, trois voies principales sont possibles.

Tout d’abord, il est possible d’utiliser les différents réseaux d’intégrateurs privilégiés au service des opérateurs publics. Cela permet aux acteurs publics de ne pas être limité par leur propre veille et sourcing et de rester ouvert aux opportunités et évolutions du marché.

Une seconde possibilité est d’utiliser des plateformes d’achats, qui regroupent les achats innovants selon différentes thématiques et qui permettent à des entreprises de proposer leurs services et solutions.

La dernière possibilité, très peu connue et utilisée, est le brevet. Il s’agit pourtant du moyen le plus direct et efficace pour traiter avec l’administration.

En clé de voûte, l’enjeu fondamental reste la communication, pour s’adresser au bon interlocuteur, au bon moment et via le bon canal, au travers d’événements ou en sollicitations directs, l’objectif est de réussir à se différencier à un moment où le secteur public n’a jamais été si accessible pour de plus en plus d’acteurs.

Pour finir l’innovation pour le secteur public est un réel enjeu et objectif. Agrégation, différenciation, aide, texte de loi, financement, rencontre, patience et détermination tant de mots qui sont au cœur de la relation entre innovation et secteur public.

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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