Résultats de la seconde campagne du baromètre « Filière communication, impacts de la COVID-19 et perspectives de reprise »

 Une filière de la communication volontaire mais encore fragile

Après une première campagne de recueil de réponses  réalisée du 17 au 30 juin 2020, une seconde a été réalisée du 25 août au 25 septembre 2020. Elle a rassemblé 142 réponses consolidant un échantillon représentatif d’entreprises de la filière de la communication (agences, media, event, industrie, numérique*).

Rappel du contexte : La filière de la communication, un pilier de l’économie française, sévèrement atteinte par la COVID-19

La filière de la communication rassemble plus de 46 000 entreprises consolidant un chiffre d’affaires de près de  39 Mds€. Plus de 85% d’entre elles sont des TPE/PME et elles se répartissent entre quatre macro-secteurs que sont les agences (47%), l’industrie (38%), l’événementiel (10%) et les médias (5%)* auxquels se rajoutent les entreprises du numérique et les start-ups AdTech, Martech, ComTech. Les conséquences de la pandémie de la COVID-19 ont été pour plusieurs secteurs à la fois brutales et inédites, il importait donc de suivre l’évolution des indicateurs de juin 2020.

Dans ce contexte, l’Observatoire COM MEDIA  conduit un baromètre trimestriel afin de suivre au plus près l’évolution de l’activité et de la reprise de la filière communication.

Les premiers enseignements de cette seconde campagne du baromètre trimestriel

Qui sont les répondants de cette seconde campagne ?

La majorité des répondants comprend des agences de communication et acteurs d’audiovisuel (38%) suivies par :

  • Des industriels de la communication (34%),
  • Des professionnels de l’événementiel (13%) et des entreprises du numérique ou des start-ups (11%),
  • Des professionnels issus des médias (4%).

Quel impact sur le chiffre d’affaires ?

Sur les mois de juillet et août vs N-1, ils  sont 45% des répondants  avoir perdu plus de 25% de leur CA dont 15% déclarant avoir perdu plus de 50%. Tandis que sur le mois de septembre, 39% des répondants ont enregistré de nouveau, une baisse d’activité supérieure à 50%,  10% des répondants déclarant avoir perdu plus de 50% de leur CA sur le mois de septembre. 13% ne se prononçant pas n’étant pas en capacité d’analyser complètement leur mois d’activité.

77%

Pourcentage de répondants ayant perdu moins de 50% de CA sur la période
juillet et août.

69%

Pourcentage de répondants ayant perdu moins de 50% de CA
sur le mois de septembre

On note par conséquence une nette amélioration de la situation si on la compare aux réponses de la première campagne. Cependant, il est à noter que des secteurs continuent de souffrir en particulier celui de l’événementiel et des agences.

Difficultés de trésorerie

A la question « Rencontrez-vous des difficultés de trésorerie ? », 66%  des répondants affirment que non et 21% craignent d’en connaître d’ici la fin de l’année. Un résultat encourageant comparé aux 50% de non et 41% craignant la fin de l’année exprimés durant la première campagne de recueil de réponses.

Malgré tout, il convient d’être prudent, la situation sanitaire étant toujours critique et les trésoreries ayant bénéficié du plan de soutien puis de relance qu’il conviendra d’amortir en 2021.

Là encore, le secteur de l’événementiel se distingue malheureusement avec 67% des répondants exprimant des craintes pour leur trésorerie d’ici la fin de l’année.

66%

Pourcentage de répondants ne rencontrant pas des difficultés de trésorerie.

Problématiques internes et externes 

Cette seconde campagne confirme que les trois premières difficultés rencontrées par les répondants sont dans l’ordre : la baisse des commandes (63%), l’annulation ou le report des contrats (55%) et la baisse d’activité (52%). Le départ volontaire et les difficultés de la mise en place du télétravail demeurent des préoccupations mineures (2% et 3%).

L’évolution des réponses d’une campagne à l’autre est instructive cependant.

Ainsi on constate une légère baisse du taux d’inquiétude par rapport à l’arrêt de l’activité des clients.  C’est particulièrement vrai pour le secteur du numérique  (-50%) tandis que le taux de réponse continue d’augmenter parmi les répondants du secteur de l’événementiel (+ 22%).

La tendance est la même en ce qui concerne la baisse des commandes même si on constate une hausse de l’inquiétude dans le panel du secteur média.

La crainte de voir augmenter le nombre des reports et annulations des contrats se renforce particulièrement dans le secteur industrie (+ 28%).

Bien que minoritaires, les répondants exprimant une crainte quant aux difficultés de la mise en place du télétravail voient leur nombre augmenter dans tous les secteurs (Event +33%, Industrie +6%, Média +23%) tandis qu’il baisse légèrement parmi les agences (-6%). Est-ce à dire qu’on attend les limites de la technologie ou tout simplement des organisations tandis que la situation sanitaire semble ne pas s’améliorer avant le S1 2021 ?

Plus préoccupant encore est le signal d’alarme envoyé par l’indice de la baisse  de la motivation des salariés. L’inquiétude grandit dans tous les secteurs, exception faite du numérique. La hausse est de 1é% dans l’industrie, 18% chez les agences, 19% dans l’évent et +47% dans le secteur Média ! Il serait difficile de déduire une tendance de fond au bout de deux campagnes, mais il paraît évident que la crise en se prolongeant, a des effets sur le moral des collaborateurs.

Emploi

La question centrale de l’emploi n’est pas oubliée dans cette seconde campagne.

La situation demeure préoccupante si l’on considère que 38% des répondants envisagent une réduction des effectifs. Ils sont pourtant en baisse (-8 pts) tout comme les répondants espérant voir leurs effectifs se stabiliser (-5 pts).

La part des entreprises prêtes à recruter demeure minime toutefois.

Climat internes/externes

La première campagne indiquait une résilience des entreprises tant au niveau social, financier que des relations clients/fournisseurs. La seconde campagne confirme cette tendance.

Ainsi le climat social est considéré comme correct pour  79% des répondants. +3 pt de ceux l’estimant « tendu » qui sont 15%.

De même pour la relation avec les banquiers. 85% la jugent « correct » contre 7% « tendue » (-1 pt).

La relation avec les fournisseurs semble aussi être largement de bonne qualité. 89% « correct » contre 7% « tendu » (pas d’évolution).

Enfin la relation avec les clients est correcte pour 96% des personnes interrogées. 3% (-2 pts) l’estimant tendue.

Perspectives de reprise

Les avis sont plutôt partagés. Une minorité s’attend à un retour à la normal d’ici la fin de l’année 2020 (23%).

Le reste se répartie entre ceux qui visent avril (11%), janvier et mars (chacun 17%) tandis que c’est au moins de juin auquel pensent 28% des répondants. 

L’indice de confiance

49% du panel se déclarent « plutôt confiant » et « 6% » tout a fait confiant contre 28% « plutôt pas confiant » et  8%  « pas du tout confiant ».

Le baromètre montre une filière encore fébrile qui n’a pas recouvré ses repères habituels.

Premières conclusions de la seconde campagne

Cette seconde campagne confirme que la principale préoccupation demeure la baisse du carnet de commandes et les reports des contrats. LA durée de la crise pourrait aussi avoir des impacts sur les effectifs en érodant leur résistance et leur motivation.

Parmi les points positifs, le questionnaire semble indiquer que les trésoreries sont encore solides pour la majorité des répondants. Il ne faut pas oublier cependant que l’ai de l’Etat a amorti le choc mais ne l’a pas éliminé pour autant. La situation ne pourra pas durer, la filière de la communication ne doit pas rester sous « assistance économique ».

Cette seconde campagne confirme pour l’Observatoire COM MEDIA l’impérieuse nécessité de redémarrer le moteur économique. C’est pourquoi, elle a lancé plusieurs opérations en ce sens.

  • Elle participe à une campagne menée dans les Hauts-de-Seine par la Préfecture pour réunir  les acteurs de la filière de la communication du département et leur apporter des aides ciblées .
  • Un nouvel accélérateur de business a été instauré par l’association les « Rencontres business de l’Observatoire COM MEDIA ». Il prend la forme de visioconférences donnant la parole à des entreprises de la filière communication à destination d’un public de donneurs d’ordres (prestataires, marques, annonceurs etc.)
  • Elle communique un message fort en faveur d’un taux de 10% des investissements marketing et communication orienté vers l’innovation à la fois dans les secteurs marchand et public, et ce en tant que levier de croissance.
  • Elle organise des événements réguliers réunissant les professionnels de la communication autour de thématiques à forte valeur ajoutée (Réveils de l’innovation, Chemins de l’innovation, Tremplin vers la nouvelle économie de la communication).
  • Elle s’implique fortement dans des campagnes de sensibilisation avec des institutionnels notamment la Médiation des entreprises.

Tandis que nous publions ces chiffres, la situation sanitaire et les mesures prises par le gouvernement tendent à confirmer que la crise n’est pas derrière nous. Il importe que la filière de la communication se rassemble faire entendre sa voix et affirmer son rôle de levier économique.

*Agences (Agences, Cibleurs, Photo, Production de films publicitaires), Médias (Régies), Industriels (Affranchissement, Distribution, Editique, Fabrication de machines, Fabrication d’enveloppes, Imprimerie de journaux, Imprimerie de labeur, Papier, Plateforme, Prépresse, Routage, Reliure, Logistique) et Evénementiels (Foires-Congrès-Salons)

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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