Performances RSE & évaluation des fournisseurs

La Médiation des entreprises, la CDAF, Ecovadis et l’Observatoire COM MEDIA ont animé le mardi 10 janvier à la Maison des Travaux Publics, une conférence sur l’évaluation des performances RSE des fournisseurs à l’attention des acheteurs.

L’auditoire a écouté très attentivement les interventions des co-organisateurs durant deux heures denses et instructives. L’Observatoire COM MEDIA représenté par Dominique Scalia, son président, est intervenu au nom des fournisseurs de l’ensemble de la filière communication qui s’inscrit dans un contexte global et comprend également des donneurs d’ordres.

La performance RSE : un alibi, une contrainte ou un véritable atout ?

Lorsque les acheteurs, notamment ceux des grandes entreprises, ont voulu faire évaluer les performances RSE de leurs fournisseurs, ils souhaitaient limiter leurs risques face à des législations de plus en plus strictes et répressives avec à la clé des amendes colossales en cas d’infraction. La France s’inscrit aussi dans cette démarche « vertueuse ». Ainsi, la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre qui pourrait être définitivement votée avant les prochaines échéances électorales, ne concerne pas directement les fournisseurs en France. Elle obligera cependant les grands groupes à publier un plan de vigilance qui les exposera à des poursuites en cas de manquements de la part de leurs sous-traitants, directs ou indirects, implantés à l’étranger notamment. Dans ce contexte de plus en plus judiciarisé, acheteurs et fournisseurs doivent instaurer un dialogue permanent autour de leurs métiers respectifs.

Dominique Scalia a débuté son intervention en rappelant que la filière communication compte des sociétés de service, des médias mais aussi des industriels qui ont toutes une approche différente de la performance RSE. Il a poursuivi sur l’implication de l’Observatoire COM MEDIA dans les problématiques de la RSE dès sa fondation en 2008. En se rapprochant de la Médiation des entreprises, l’Observatoire COM MEDIA  a signifié l’importance qu’il attachait au dialogue entre fournisseurs et acheteurs. Dominique Scalia s’est positionné ensuite comme  la « voix » des fournisseurs de la filière communication en rappelant à ce titre que les taux de résultat net des entreprises de la filière de la communication sont globalement tout juste au-dessus de zéro(1). Dans ce contexte difficile, l’évaluation RSE exigée par les acheteurs comme critère de notation dans l’évaluation des réponses à leurs appels d’offre est perçue par les fournisseurs comme souvent complexe puisqu’elle demande des changements organisationnels et financiers. La RSE est par conséquent l’étape obligée pour transformer des opportunités business.

Un exemple réussi de concertation pour une évaluation RSE apaisée

Devant les inquiétudes de ses adhérents fournisseurs face à une évaluation considérée comme difficile à appréhender, l’Observatoire COM MEDIA et la Médiation des entreprises se sont rapprochés afin de constituer avec la CDAF et la société EcoVadis, un groupe de réflexion chargé d’aplanir les difficultés, d’apaiser les tensions et d’émettre un plan d’action concertée impliquant chacune des parties. Une première réunion a permis aux fournisseurs / prestataires de faire part de leurs retours d’expérience vis-à-vis de l’outil d’EcoVadis et des problèmes rencontrés lors de réponses aux appels d’offres.

Ainsi, après avoir simplifié son questionnaire à l’attention des TPE, EcoVadis annonçait étudier la refonte de la tarification fournisseurs pour l’adapter à la taille des entreprises, notamment les TPE, et aux pays d’activité. EcoVadis a également présenté des supports qui répondent à plusieurs des interrogations des fournisseurs : des guides pratiques, un E-learning, un module explicatif sur sa méthodologie et des conseils en communication.

Sur ce dernier point, Dominique Scalia a rappelé que les donneurs d’ordre comme les fournisseurs ne communiquaient pas suffisamment sur les bonnes pratiques et les synergies créées par les acheteurs et leurs fournisseurs. Les premiers ne communiquant pas assez sur la valeur ajoutée des évaluations RSE et les seconds, insuffisamment sur leur création d’emplois et leurs innovations.

Performances RSE, la France bien classée mais pourquoi faire ?

EcoVadis livrait durant la conférence du 10 janvier, les premières tendances de l’étude qu’elle présentera au cours du premier semestre de cette année.

Les entreprises françaises se placent devant les entreprises OCDE et BRICS sur la note globale RSE, les thèmes performance et performance sociale. Les entreprises françaises sont légèrement en retard sur le  thème Ethique des affaires par rapport au groupe OCDE, cet axe reste un enjeu de progrès. On note également que les entreprises françaises ont pris une longueur d’avance sur leurs concurrentes lorsqu’il s’agit d’intégrer dans une seule équation les coûts et la RSE.

Pourtant, il ne faut jamais oublier que la RSE est un moyen et pas une finalité qui ne peut être utilisée dans une optique business qu’en étant comprise et intégrée pleinement dans les objectifs des cadres des directions (générale, financière, achats, etc…). Encore une fois, la communication des entreprises est primordiale car la RSE contribue à forger une image positive de leur activité et, devient un atout, face à des offres concurrentes, si elle est relayée par les bons canaux. De plus, la RSE permet la mise en avant du TCO (coût global) et de favoriser l’emploi local. Enfin, elle contribue à de meilleures notations extra-financières et facilite l’obtention d’emprunts à des conditions plus avantageuses.

La RSE est par conséquent une magnifique opportunité pour les fournisseurs et les acheteurs à condition que les attentes et les contraintes de chacun soient clairement exprimées et débattues dans un respect mutuel. La communication est un facteur essentiel de réussite et l’Observatoire COM MEDIA, porte-parole de ses adhérents, joue depuis sa création pleinement son rôle d’information permanente auprès de son écosystème qui compte des fournisseurs, des industriels et des sociétés de service.

En savoir plus sur la RSE, deux rendez-vous organisés par l’observatoire COM MEDIA

La RSE est au cœur de l’activité de l’observatoire COM MEDIA, c’est pourquoi, il vous invite à noter sur vos agendas deux dates :

  • Le vendredi 13 janvier, Groupe de travail RSE (réservé aux adhérents) – 9h30/11h à la Tour Cristal, Paris 15ème
  • Le 3 mars 2017, RSE et Ethique au service du digital (inscription début février)

Pour plus d’infos : contact@obs-commedia.com

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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