Relation marques-consommateurs, savoir susciter l’envie plutôt que marteler un message

Rencontre avec Emmanuel Schnurrenberger, fondateur et dirigeant chez Fitcar

Observatoire COM MEDIA : Quand et comment a débuté l’aventure Fitcar ?

Emmanuel Schnurrenberger : J’ai donné le premier coup de pédale à l’aventure Fitcar il y a trois ans de cela. J’étais domicilié au cœur d’un « hyper centre-ville » dans un bureau qui était difficile d’atteindre en voiture. J’ai cherché un transport alternatif plus simple, rentable et écologique et je me suis tourné vers le vélo qui s’est avéré très agréable jusqu’aux premières pluies d’automne. J’ai tenté d’adapter mon véhicule en vain jusqu’à découvrir le vélo allongé équipé d’un carénage aérodynamique pour me protéger des intempéries. Je me suis rendu compte que j’attirais la sympathie et la curiosité des passants qui découvraient mon drôle d’engin. Suite à cette expérience, il m’est venue l’idée de me servir de ce support pour du street marketing.

Fitcar sur les Champs Elysées :

O.C. : En quoi le street marketing et le digital se rejoignent ?

E.S. Le street marketing rassemble les moyens utiles pour être visible et communiquer auprès de cibles précises dans des zones urbaines généralement difficilement accessibles par les médias de masse. C’est une communication d’humain à humain qui mise en partie sur la créativité. Notre particularité est de créer une rupture en créant une véritable expérience client durant chacune de nos opérations. Tout d’abord, nous ne sommes pas considérés comme intrusifs, ce qui nous permet de facilement « briser la glace ». Nous privilégions l’échange et le partage afin de susciter l’intérêt des passants et les inciter à en savoir davantage grâce à une première et belle impression de la marque pour qui nous intervenons.

Quant au digital, nous parlons beaucoup de « big data » dont les mécanismes ne sont pas si éloignées de ceux du monde réel et répondent aux même règles. Il s’agit pour la marque d’être visible, de créer une connexion avec ses prospects potentiels autour de ses offres. Enfin, nous générons du trafic tout comme les « call to action ». Le digital n’est pas l’opposé du street marketing, il nous est même possible au cours de nos opérations de proposer par exemple des jeux sur des tablettes dont disposent nos hôtes et hôtesses et qui nous permettent de recueillir de la data.

O.C. Comment définissez-vous l’interaction humaine d’une marque et de son offre avec les consommateurs potentiels ?

E.S. La première rencontre est cruciale car, en à peine dix secondes, un prospect est convaincu ou non d’en apprendre plus sur une marque, une seconde chance étant difficile à obtenir. Par le passé, le street marketing était placé en queue de budget après les affiches 4×3, la radio ou l’abribus. Désormais face à un déferlement d’images et d’informations, les enseignes redécouvrent l’importance d’une première impression réussie qui marque les esprits et comment un sourire et un échange avec une personne avenante et appliquée marque souvent davantage qu’un simple support physique. Cependant, il ne s’agit pas de distribuer simplement des flyers dans la rue, nous avons développé toute une méthode « l’optistreet » qui s’adapte à chaque produit et environnement. C’est cette approche qui nous permet d’améliorer le ROI de nos clients.

O.C. L’aspect environnemental et émotionnel sont-ils les éléments distinctifs dans le taux de transformation ?

E.S. Notre méthode a pour base une formation que nous délivrons à nos hôtes et hôtesses pour chacune de nos opérations. Nous l’adaptons aux profils susceptibles d’être rencontrés et à la configuration des lieux afin que le langage tenu crée immédiatement une accroche et permette de recueillir de la data. Concernant la transformation, nous avons développé un logiciel de relance qui aide les marques à l’optimiser. Avant cela, nous tâchons de donner l’envie à nos contacts d’en savoir davantage et de vouloir, c’est selon, essayer un produit ou se rendre à un endroit précis afin de découvrir un service.

O.C. A qui vos campagnes s’adressent-elles ?

E.S. Nous nous appliquons à travers notre méthode à adapter également notre langage aux différentes tranches d’âge des personnes qui viennent à nous et ce, en coordination avec notre client. De notre propre expérience, nous pouvons affirmer que 95% des passants se retournent au passage d’une fitcar et nous veillons à transformer cette première accroche en prises de contact. Donc le fitcar est un support qui fait consensus, il importe ensuite d’adapter le discours. Plus que « transgénérationnelle », je pense que notre solution est « transrelationnelle » en permettant de redynamiser des lieux de vie qui avaient tendances à être délaissés par les grands médias.

O.C. Quel est votre point de vue sur les actions menées par l’Observatoire COM MEDIA ?

E.S. Nous avons rejoint l’Observatoire COM MEDIA et j’ai eu l’occasion d’assister à des premières conférences où l’on n’oublie pas les rencontres tournées business. Je suis très admiratif des actions menées par cette association qui sont concrètes notamment celles en rapport avec la médiation. Je trouve aussi qu’au cœur de l’Observatoire COM MEDIA, il y a une forme de bienveillance qui facilite le rapprochement concret de structures comme la nôtre avec des grands donneurs d’ordres et des potentiels investisseurs.

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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