[INTERVIEW] Valoriser le savoir-être autant que le savoir-faire

Rencontre avec Alexia Nahmani, co-fondatrice de Mitch

Observatoire COM MEDIA : Quels ont été les éléments de réflexion qui vous ont amené à fonder Mitch ?

Alexia Nahmani : Lorsque j’ai eu l’idée de fonder Mitch, j’ai été vite rejointe par Adeline Lavolée qui était en adéquation totale avec mon projet. Mon parcours en lui-même est atypique car j’ai été comédienne, serveuse dans un restaurant avant de devenir DRH d’un groupe de restauration. Pour recruter, je me focalisais davantage sur le savoir-être des candidats que sur leur CV. Il m’est très vite apparu comme évident que pour la majorité des postes non-cadres (on ne parle jamais de restauration), la recherche sur le seul CV entraînait une perte de temps et une mauvaise orientation des candidats. Le CV devrait être un complément d’information, pas une motivation pour le recruteur. Une autre problématique que j’ai voulue résoudre avec Mitch était celle de la diversité des offres soumises aux chercheurs d’emploi. Ne pas cantonner les candidats à un titre de poste permet aux recruteurs de ne pas passer à côté des profils à fort potentiel, même s’ils sont peu expérimentés ! C’est ainsi que notre offre a été conçue pour aider les entreprises de toutes les filières à recruter leurs collaborateurs non cadres pour des CDI essentiellement.

AdelineLavolée

O.C. : Quelle est la plus-value qu’ont identifiée les entreprises faisant appel à Mitch ?

A.N. : Nous jouons tout d’abord sur notre image décalée afin de satisfaire la volonté de nos clients de dépoussiérer leur marque employeur en attirant des profils plus audacieux grâce à notre approche novatrice. Ensuite, les marques renouvellent avec nous leur vivier de candidats en sélectionnant des profils adaptés à leur clientèle. Au final, notre solution est perçue par les marques comme un vrai plus pour se démarquer grâce à des collaboratrices et des collaborateurs motivés leur apportant une bouffée d’air frais.

OC. Quel regard portez-vous sur le développement du statut des indépendants ?

A.N. : Nous travaillons encore peu avec les indépendants mais nous ressentons l’intérêt que portent certaines entreprises pour ce type de candidat. Cependant, même si les filtres auxquels nous faisons appel, incluent les indépendants et les autoentrepreneurs, nous notons qu’une part croissante de ces derniers est de moins en moins convaincue par les avantages de ce statut. Les entreprises avec lesquelles nous travaillons ont pour la plupart une taille respectable et préfèrent intégrer des salariés motivés pour porter haut les couleurs de leur marque. Nous proposons des contrats pérennes avec des critères de recrutement qui changent de la présentation classique via le CV. Même pour des contrats vacataires, nos clients veulent construire une communauté de collaborateurs travaillant régulièrement avec eux, c’est pourquoi nous les aidons à résoudre leur problème de « turn-over » des salariés et à les fidéliser.

O.C. En quoi le digital apporte-t-il une valeur ajoutée à vos clients ?

A.N. : Un premier atout du digital consiste à éviter à nos clients de chercher des candidats trop éloignés d’eux grâce à la géolocalisation. Ensuite, le digital leur donne la possibilité de dynamiser leur marque employeur rapidement et facilement grâce aux pages dédiées que nous mettons à leur disposition sur notre site. Nos clients bénéficient d’un support supplémentaire aux sites de recrutement classiques pour présenter leurs activités et recruter des candidats proches de leurs valeurs.

O.C. : On constate un essor du terme « collaboratif », quel est votre point de vue ?

A.N. : Nous nous considérons avant tout comme une start-up collaborative avec d’autres pourvoyeurs d’emplois afin de remplir notre mission qui est avant tout de faire travailler des candidats et les mettre en relation avec des entreprises partageant leurs valeurs. Ainsi, nous travaillons main dans la main avec des institutions comme Pôle emploi ou d’autres start-ups.

O.C. Quel est votre point de vue sur les actions menées par l’Observatoire COM MEDIA ?

A.N. : L’Observatoire COM MEDIA est clairement à mes yeux, un accélérateur de business. En trois mois à peine, nous avons pu rencontrer des nouveaux clients et des start-ups avec qui collaborer. Nous avons pu ainsi étendre le panel des solutions proposées à nos clients et mutualiser notre communication afin d’accroître notre visibilité. Aujourd’hui, nous avons même trouvé nos locaux grâce à l’Observatoire COM MEDIA qui nous a mis en contact avec une start-up qui loue des espaces de travail !!!

Au-delà d’un lieu de rencontre qui favorise les synergies (comme ils se décrivent eux-mêmes) l’Observatoire COM MEDIA est une association active ! Dominique et Alexandre ont de profondes revendications qui les poussent à innover et à procéder. Humblement caché derrière le terme « communication », l’Observatoire COM MEDIA occupe une place frontale dans la lutte pour l’emploi main dans la main avec Pôle emploi. Il était tant que ce soit officialisé par l’inauguration de leur plateforme spécialisée ! Ce qui séduit Mitch : pas de « bla-bla » mais des actes. Chaque mois depuis notre adhésion, Alexandre nous appelle pour partager une nouvelle mission : le mois dernier, le partenariat entre l’Observatoire COM MEDIA et une école nous a permis de trouver des webmarketeurs en alternance pour la rentrée, ce mois-ci, on fonce dans le projet 1000 emplois 1000 entreprises : proposer aux entreprises des personnes motivées, qui seront formées 4 mois par nos soins avant de se voir proposer un CDI : sans engagement de la part de l’entreprise, mais à quoi bon se séparer d’un collaborateur qui s’est imprégné de la culture de notre start-up pendant un tiers de l’année ! L’Observatoire COM MEDIA a osé !!! »

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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