Tout chef d’entreprise doit faire face au choix crucial des collaborateurs qui vont rejoindre ses équipes tandis que la transformation numérique des PME et TPE en France est un chantier qui est loin d’être terminé voire même amorcé pour certaines d’entre elles. De la réussite ou de l’échec du recrutement, notamment des profils en rapport avec le numérique, peut dépendre la pérennité d’une entreprise. Une réflexion de Djamchid Dalili, fondateur de la 3W Acadamy(1).
La transformation numérique, le grand saut pour les TPE/PME
La transformation numérique d’une entreprise demande d’aligner un certain nombre de compétences et d’avoir un chef d’orchestre qui puisse mettre en œuvre une vision, donner la mesure et fixer un cap. Les ETI et les grands groupes disposent des moyens financiers et humains pour faire appel aux consultants experts des cabinets de conseil et des prestataires qui sont capables de prendre en main ces problématiques. Les très grosses organisations ont les reins assez solides pour multiplier les projets car elles tirent leurs bénéfices de la minorité d’entre eux qui aboutissent et deviennent des succès. Les petites structures n’ont pas ce luxe.
Les possibilités qui sont offertes aux chefs d’entreprise sont aujourd’hui nombreuses pour reconstruire leur modèle de fonctionnement autour d’une connexion numérique de bout à bout. Il faut faire preuve d’un peu d’imagination mais attention cependant de bien veiller à la rentabilité de l’investissement. Il est par conséquent difficile de s’y retrouver seul pour réussir à concevoir l’ensemble de la chaîne d’une façon méthodique. Disposant d’un temps et de finances limités, le chef d’une jeune et/ou petite entreprise doit pourtant limiter sa dépendance à des prestataires dont il ne comprend pas plus qu’il ne maîtrise la portée et la pertinence de leurs recommandations.
Pour une entreprise, ne pas maîtriser son environnement numérique équivaut à renoncer à son autonomie
La transformation numérique est encore trop méconnue des chefs d’entreprise mais aussi des cadres, notamment ceux des PME françaises. Ils demeurent parfois réticents face à des technologies qu’ils ne maîtrisent pas, et pour lesquelles ils préfèrent se reposer sur des prestataires extérieurs au risque de perdre le contrôle de domaines très stratégiques. Sans compétences informatiques dédiées en interne, les PME confient à des tiers la maintenance de leur matériel informatique mais aussi, ce qui peut être extrêmement dommageable, la gestion de leur système d’information et de leur site et plateforme commerciale.
De la nécessité d’acculturer les collaborateurs à l’environnement numérique
Il est judicieux que tous les membres d’une structure puissent bénéficier d’une formation de base à la programmation et au numérique en général. Il ne s’agit pas pour eux d’apprendre à coder mais de comprendre les différentes technologies et comment elles s’imbriquent les unes aux autres. Pour toutes ces entreprises, peu matures sur le marché du web et de l’informatique, la formation au numérique sur les métiers liés à cet univers devient une nécessité sous peine de perdre un avantage sur leurs concurrentes.
En formant ses employés à des postes de responsable de projet informatique ou webmarketing par exemple ou en intégrant des profils liés au numérique, un chef d’entreprise s’assure une plus grande autonomie, une économie à moyen et long terme et une capacité de réaction fortement améliorée.
Il faut ouvrir le champ de possibilités en matière de recrutement
Un chef d’entreprise, par peur de se tromper, pourrait être tenté de faire appel à des mauvais réflexes pour éliminer le moindre risque. Il peut ainsi vouloir ne sélectionner qu’un « clone » du dernier collaborateur recruté avec succès ou bien prendre une personne sur-diplômée voire quelqu’un lui ressemblant en tous points. Il s’en suit une recherche de profils trop restreinte et inefficace. Dans un monde où les métiers évoluent et les silos de compétences tendent à disparaître, il devient primordial d’ouvrir les champs des possibilités afin de trouver des vraies perles qui soient à la fois opérationnelles et prêtes à évoluer et s’adapter. Les technologies du numérique évoluent rapidement, les compétences d’aujourd’hui seront, elles aussi, rapidement obsolètes, il convient par conséquent de privilégier l’état d’esprit des candidats plutôt que leur « état des lieux ».