Les CivicTech, des innovations au service de la rénovation démocratique

La crise socio-politique en France est révélatrice d’une profonde volonté de changement de la participation citoyenne à l’acte démocratique. Les CivicTech ont un rôle à jouer pour répondre à ce défi, afin de favoriser le débat et le dialogue dans nos sociétés démocratiques. Une innovation essentielle pour réinventer la relation citoyen-élu.

De la crise de la démocratie représentative : un besoin de rénover l’acte citoyen

La France traverse une période de crise socio-politique durable, qui amène à réfléchir sur les moyens d’améliorer le système représentatif.

Plusieurs enquêtes mettent en évidence une volonté de changement – 24% des sondés selon une enquête qualitative de Mon Avis Citoyen. D’autres part, selon Opinion Way, 72% des sondés n’ont pas confiance dans un Grand Débat, considéré comme un « coup de com’ ».

Ne se sentant plus détenteur du pouvoir hors périodes électorales – seules moments d’influence sur les élus – les Français sont en demande d’une rénovation de la démocratie, en particulier des modes d’expression citoyenne.

Les Civic tech, des innovations au service de l’amélioration de la pratique démocratique

Tirage au sort, RIC, scrutin proportionnels, etc. De nombreuses solutions existent pour moderniser le vote, mais pas la pratique démocratique.

L’abstention, le vote cyclique, et le silence de la majorité perdureront : la démocratie directe peut difficilement exister dans un société de millions de votants.

Cependant, on peut révolutionner concrètement l’acte démocratique précédant le vote, et qui était déjà de grande importance dans la démocratie athénienne : le débat, la discussion, le dialogue. L’acte démocratique consistant avant tout en la recherche d’un compromis convenable pour une majorité.

En cela, les « CivicTech » ont un rôle majeur à jouer ; ces solutions regroupent l’ensemble des outils, et techniques qui ont pour but de renforcer le lien démocratique entre les citoyens et leurs élus.

André Santini, Maire d’Issy-les-Moulineaux dit que « les outils numériques peuvent notamment favoriser la proximité des citoyens avec leurs élus grâce à la mise en place d’une relation citoyenne modernisée ».

Concrètement, de ces innovations peuvent émerger un nouveau lieu d’expression et de débat, une agora numérique qui révolutionnerait nos démocraties.

Recréer du dialogue et de la confiance pour réinventer la relation citoyenne

Les solutions CivicTech peuvent permettre de :

  • Contribuer aux politiques, « sans filtre » pour reprendre les mots de Karl Olive, le Maire de Poissy – sans être modéré par le regard extérieur, comme lors de réunions publiques ;
  • « Entamer un dialogue réactif entre la collectivité et les citoyens et permettre à une majorité silencieuse de s’exprimer » selon Marc Robert, Maire de Rambouillet ;
  • Compléter les canaux d’expression classique, en témoigne le Maire d’Elbeuf, Djoudé Merabet, qui nous dit que « La relation par internet est un complément […] un point d’entrée […] pour solutionner la problématique d’un quartier ou d’une rue ».

Autrement dit les CivicTech participent à recréer du dialogue, de la confiance dans un contexte démocratique instable, en France comme à l’étranger.

Il enrichit le débat de l’opinion de ceux qui ne s’expriment pas via les moyens classiques – réunions publiques, fiches de suggestion, rencontres sur le terrain, etc. Des solutions qui peuvent être développées à tous les niveaux, et en continue, pour que les citoyens puissent vivre et faire vivre pleinement l’acte démocratique.

Le mot de la fin vient à Jean-François Nawawi, co-fondateur de Mon Avis Citoyen qui conclut :

« Tous les canaux d’expression et de dialogue sont bons pour nos démocraties. A l’heure du Grand Débat, il importe de favoriser les échanges élus-citoyens. En cela, les CivicTech sont des innovations essentielles, qui peuvent installer un dialogue continu, à tous les niveaux, et sur tous les sujets entre les citoyens et leurs représentants. »

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.