#1000emplois1000entreprises : recruter, c’est enrichir sa propre expérience

Rencontre avec Alexia Nahmani, Co-fondatrice de Mitch, qui témoigne des recrutements qui se sont déroulés avec le dispositif 1000emplois1000entreprises

cofondatricesMitch

Observatoire COM MEDIA : En matière de recrutement, quels étaient vos besoins ?

A.N. : Les profils intéressants à recruter pour notre start-up étaient ceux de commerciaux. Nous avions bénéficié d’aide technique pour lancer notre solution. Adeline a un profil de web « marketeuse » et moi un parcours RH. Aussi la force de vente nous manquait. En tant que « startupeuse multi-casquettes », nous n’avions pas assez de temps à allouer au développement commercial de notre entreprise. Quand Dominique Scalia, président de l’Observatoire COM MEDIA, nous a parlé du dispositif 1000emplois1000entreprises, nous nous sommes portées volontaires tout de suite pour expérimenter ce dispositif. Nous avons une grande confiance dans les actions portées par l’association et qu’elle soit à l’origine de cette réflexion a été pour nous significatif. Nous doutions pourtant de trouver un profil de vendeur/chasseur parmi les inscrits à Pôle emploi. Ce sont des profils très recherchés !

O.C-M. : Comment s’est passé le contact avec Pôle emploi ?

A.N. : Lorsque nous avons été en contact avec Momna Khadir, la conseillère Pôle emploi de l’équipe dédiée au dispositif, nous avons pu lui expliquer la problématique de notre dossier. Nous ne cherchions qu’un seul collaborateur au départ mais si nous trouvions durant les cessions de recrutement deux personnalités séduisantes, nous étions partantes pour les recruter.

Momna Khadir est restée une journée dans nos bureaux pour s’imprégner de notre culture d’entreprise et pour comprendre les valeurs et les compétences que nous recherchions chez les candidats. Nous avions été « souple » sur la description de la fiche de poste. Nous voulions quelqu’un qui ait déjà eu affaire à la vente mais pas forcément un pur commercial.

Notre conseillère a pris le temps nécessaire pour revenir vers nous avec des profils qui l’avaient convaincue. Quand nous avons découvert les CV, ils étaient bien plus parlants que ce à quoi nous nous attendions. Les personnes présélectionnées avaient une grande expérience dans la chasse, dans la vente et le phoning. Nous avons achevé une première phase de sélection et Momna Khadir s’est chargée ensuite de réaliser des entretiens de pré qualification avant d’organiser une matinée de jobdating dans nos locaux. Adeline et moi-même avons été convaincues par deux des candidats. Ils avaient connu des expériences diverses en tant qu’entrepreneurs, salariés, freelances ou intermittents. Nous avons pensé qu’ils avaient la sensibilité suffisante pour s’adresser à des recruteurs (qui constituent notre cible commerciale).

Lire interview sur Mitch : http://obs-commedia.com/actu/interview-valoriser-le-savoir-etre-autant-que-le-savoir-faire/

O.C-M. : Ou en sont vos deux collaborateurs ?

A.N. : Notre choix s’est porté sur deux profils très différents parmi les 5 candidats que nous avions rencontrés. Notre conseillère Pôle emploi avait parfaitement compris nos besoins car les profils qu’elle avait sélectionnés étaient tous pertinents. Elle nous a fait gagner beaucoup de temps en nous évitant l’analyse d’un grand nombre de CV s’étant occupé des premières phases de pré qualification.

Nous sommes encore une petite structure et nous devons être tous bienveillants et très solidaires entre nous. Nos deux nouveaux talents sont aussi complémentaires et après un peu plus d’un mois d’intégration cela se confirme à 100%. Ils sont très différents et complices à la fois et apprennent beaucoup l’un de l’autre. Ils font preuve ainsi d’une saine ambition. Ces personnes sortent d’une période de doute et doivent regagner confiance en eux. Cela, un chef d’entreprise ne doit jamais l’oublier.

O.C.M. : A quoi un entrepreneur doit-il faire attention pour faciliter l’intégration d’un nouveau collaborateur issu du dispositif 1000emplois1000entreprises ?

A.N. : Nous avons conscience qu’à son entrée dans sa nouvelle équipe, un demandeur d’emploi sera dans une démarche très positive par rapport à son projet de réintégration mais la réalité le rattrapera après quelques semaines et il doit aussi pouvoir vivre de son salaire. Après deux mois environ lorsqu’il déploiera l’étendue de ses compétences, il pourra lui être difficile de penser qu’il ne gagne pas le salaire minimum pour un travail de 35h voire plus.

Ce ne sont pas des juniors que nous engageons, ils ont souvent une famille, une maison et si 4 mois passent vite pour un chef d’entreprise, ils sont longs pour le nouvel employé qui doit faire face à ses propres difficultés.

Je pense qu’il faut insister sur ce point auprès de l’employeur et du demandeur d’emploi. Le premier doit prendre conscience qu’il faut compenser financièrement le faible niveau de rémunération et le second doit comprendre que grâce à ce dispositif expérimental il a pu choisir une fonction intéressante au sein d’une équipe motivée et vouée à progresser qui est susceptible de correspondre à sa personnalité. C’est un point positif dont le nouveau collaborateur peut ne pas avoir suffisamment conscience au moment de son intégration.

On peut oublier alors que cette expérimentation est destinée à réintégrer un demandeur d’emploi dans le monde du travail mais qu’elle se déroule sous des conditions spécifiques les premiers mois. 1000emplois/1000entreprises est une expérimentation qui demande un état d’esprit nouveau par rapport aux conditions habituelles de recrutement. C’est un pari et pour le réussir l’Observatoire COM MEDIA, Pôle emploi, les entreprises participantes et les demandeurs d’emploi doivent le relever avec bienveillance et lucidité.

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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