[Ambassadeur] Interview de Jean-Marc Barki, au G20 des Entrepreneurs en Turquie

Jean-Marc Barki est l’un des deux sherpas de la délégation française des 35 entrepreneurs qui sont partis au G20 des entrepreneurs à Istanbul ce lundi. Le G20 c’est trois jours de débats et échanges entre 400 chefs d’entreprises des 20 États membres pour mettre en forme une série de propositions visant à développer la culture entrepreneuriale à travers le monde, mais aussi harmoniser les politiques fiscales et monétaires, favoriser le développement à l’international, etc… Un document de travail qui sera ensuite remis aux gouvernements de chaque État afin qu’ils prennent la mesure des propositions et les inclus dans leur politique économique.

Jean-Marc Barki, dirigeant de Sealock, une PME industrielle, Conseiller du Commerce Extérieur de la France et adhérent de l’Observatoire COM MEDIA, nous en dit plus sur sa vision de l’ouverture à l’international des entreprises françaises


En quoi consiste votre rôle de Sherpa de la délégation française du G20 entrepreneurs ?

A 50 ans, et en qualité d’ancien participant au G20 YEA, il est de ma responsabilité de faire partager mon expérience. Le G20 YEA, c’est la chance de rencontrer des entrepreneurs des plus grandes puissances. Je voudrais que chacun des membres de notre délégation puisse échanger avec au moins un des représentants de chaque pays pour enrichir nos réflexions et faire émerger des idées dans l’intérêt commun. Notre rôle avec Ronan Pelloux, de CREADS, sera de favoriser une réflexion partagée autour de la fluidification de l’économie.

Qu’attendez-vous de cet event ?

Je souhaite encourager les différentes délégations à trouver des solutions pour favoriser les échanges, simplifier les règles et les normes qui nous envahissent, favoriser et encourager l’innovation, homogénéiser le coût du travail et la fiscalité pour encourager l’innovation et l’investissement ; limiter l’impact des parités monétaire sur les échanges. Nous devons nous ouvrir hors de nos frontières, a minima à l’échelle d’un continent voir d’un seul continent…, le 6ème Continent qui englobera les 5 ! C’est ensemble que nous pourrons mieux innover et construire le monde de demain, notre monde…

Je souhaite également encourager l’ensemble des acteurs de l’économie mondiale à ne pas se servir des délais de paiement pour financer la croissance ni financer leurs besoins de fonds de roulement et leur trésorerie à court terme mais imposer un délai de paiement à 30 jours comme en Allemagne, dans les pays du Nord ou aux États-Unis.

Selon vous, pourquoi si peu d’entreprises françaises sont exportatrices ? Que faudrait t-il faire pour renverser la tendance ?

Je pense qu’il y a un phénomène de peur de dépasser nos frontières… Les Français ont du mal à travailler loin de leur base ! C’est encore plus vrai pour les PME qui n’ont pas toujours les ressources humaines et financières pour investir un nouveau marché hors de leurs frontières et la crainte de ne pas avoir un retour sur investissement assez vite.
Pour inverser la tendance, il faut encourager l’entrepreneuriat et les entrepreneurs qui savent prendre des risques car c’est dans leur ADN. C’est ce que nous allons promouvoir lors de ce G20 YEA à Istanbul. Nous ne demanderons aucune aide particulière aux États, simplement de nous libérer de nos chaines et de nous laisser développer nos entreprises et créer de la valeur ce qui génèrera de la croissance…. CQFD !

La France compte 2/3 de petites entreprises, n’est ce pas là le souci qui empêche ces dernières de se lancer à l’international ?

Au contraire, ce sont elles qui innovent, qui savent prendre des risques ; les TPE et les PME qui ont confiance et qui peuvent se développer dans un environnement clair sans craindre de changement des règles du jeu qu’elles soient fiscales, sociales ou commerciales. Ce que nous allons une fois de plus réclamer pendant ce G20 YEA c’est de la stabilité fiscale et une harmonisation des règles à minima par continent et pas simplement par pays. Idem pour le code du travail qui est devenu un véritable frein pour l’emploi.

Il est souvent conseillé en France, de faire ses preuves sur l’Hexagone avant d’attaquer le monde, est-ce une réalité ? Ou faudrait t-il avoir des ambitions mondiales dès la départ ?

Lorsque vous créez une entreprise, il faut tout de suite penser que vous vendrez en dehors de votre pays d’origine. Lorsque nous grandissons, nous rêvons de voyager, c’est la même chose dans la vie de l’entreprise. Pour y arriver il faut simplement oser !

Quels sont les savoir-faire français qui pourraient plus s’exporter ? Vers où et comment ? Où y a t-il du potentiel inexploité en fin de compte ?

La France a une multitude de savoir-faire pour ne pas dire plus; le seul soucis c’est que le facteur confiance est de moins en moins présent et dès qu’une entreprise grandit, elle n’est pas sur de pouvoir se battre à armes égales au niveau mondial uniquement parce que nous avons un sac à dos trop lourd, un poids fiscal démesuré par rapport aux autres ce qui nous empêche d’avoir plus d’ETI (entreprises de tailles intermédiaires).

On parle de « perte de compétitivité de l’industrie française à l’international » est ce une réalité ? Devrait t-on changer de modèle et exporter l’innovation plutôt que se focaliser sur une industrie vieillissante ?

C’est malheureusement la triste réalité; l’industrie Française ne représente que 10% du PIB. Je n’ose pas imaginer le niveau si l’on retire les grandes entreprises Française du CAC 40… Malgré tout nous sommes nombreux à vouloir croire au sursaut de notre pays et à la capacité de nos entreprises, grâces aux entrepreneurs, de réussir à renverser la tendance et retrouver de la croissance. Cela est possible si et seulement si l’état nous laisse opérer et nous fait confiance !

Quels conseils donneriez-vous à une startup qui voudrait attaquer l’international rapidement ?

Comme le disais si bien feu Jean-Paul II, « N’ayez pas Peur », foncez !

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Notre adhérent et Ambassadeur de marque, Jean-Marc Barki revient sur son rôle de Sherpa au sein de la délégation française lors du G20 des entrepreneurs en Turquie.[/notification]

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L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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