[VIDEO] Recruter autrement

Rien qu’à Paris, Pôle Emploi dénombre 20 000 demandeurs d’emplois dans la filière des métiers de la communication et plusieurs milliers de postes ne sont pas pourvus faute de candidats. Ce constat est à l’origine d’un partenariat conclu entre Pôle Emploi et l’Observatoire COM MEDIA. Il fait écho à d’autres initiatives en faveur du recrutement et sort des sentiers battus en ayant donné lieu notamment à un atelier durant les Chemins de l’innovation #3, le 17 mai dernier à l’ESCP Europe.

L’embauche d’un collaborateur est trop souvent assimilée à un parcours long, lent et rigide tandis que le numérique exige de la rapidité, de la réactivité et de la souplesse. Nicolas Garnier, directeur territorial de Paris chez Pôle Emploi, ouvrait l’atelier en rappelant la raison d’être de cette collaboration qui consiste à dynamiser et accélérer les phases de recrutements des entreprises au moyen d’échanges dynamiques et efficaces notamment au cours de séance de jobdatings. L’évolution des métiers, notamment avec le digital, n’échappe pas à Pôle Emploi Paris qui procède à sa propre transformation digitale et met en place des nouveaux processus de recrutement.

Pour répondre à cette accélération des besoins, consécutive à la croissance accélérée des entreprises innovantes et à l’inadéquation croissante des modèles de recrutement classique, des créateurs de start-ups innovent. A l’instar des co-animateurs de cet atelier, Alexis Blanvillain, co-fondateur de ProvideUP  et Nicholas de Roüalle, co-fondateur de Manners, ces start-ups spécialisées dans le recrutement, proposent des modèles différents et complémentaires de ceux des cabinets spécialisés et des agences pour l’emploi. Le développement du digital donne aux candidats l’accès à des solutions toujours plus interactives et modifient leur comportement. Ainsi, Mickael Cabrol, fondateur d’Easyrecrue, notait parmi ces changements notables, la généralisation du mobile comme support de contact et l’intérêt croissant des entreprises pour les « soft skills » des candidats en opposition aux « hard skills » présentés dans les CV.  Tous comme des produits de consommation courante, les candidats utilisent les réseaux sociaux pour se renseigner sur les entreprises recruteuses et échanger leurs impressions ressenties durant les entretiens d’embauche. Au final, les cabinets de recrutement ne sont pas voués à disparaître mais de s’adapter en se digitalisant. Cependant les fondamentaux ne changent pas comme la nécessité de démontrer sa rigueur par une présentation soignée comme l’indiquait Karine Lazimi Chouraqui, membre du collectif #i4Emploi, insistant pour un message même court, de maîtriser une orthographe impeccable. Cette rupture au niveau du recrutement doit faire également le jeu des seniors et inciter les grands groupes à intégrer des méthodes de recrutement davantage réactives comme celle que présentait Anne Van Sprang, DRH du Groupe Kering.

Pour attirer les profils technologiques, l’importance de la marque employeur est primordiale car elle doit présenter des projets intéressants et des technologies novatrices. Le rapport de force est inversé et c’est l’employeur qui doit désormais séduire en proposant des parcours au sein de l’entreprise qui soient attrayants.

Cet atelier « Recruter autrement » a ouvert le débat et nul doute qu’il y aura beaucoup à dire et à analyser durant les mois à venir.

*Intervenants :

  • NICOLAS GARNIER – Directeur Territorial de Paris, Pôle Emploi
  • ANNE VAN SPRANG – WW IT HRD du Groupe Kering
  • NICHOLAS DE ROÜALLE – Co-fondateur & CEO de Manners
  • ALEXIS BLANVILLAIN – Co-fondateur de ProvideUP
  • MICKAEL CABROL – Fondateur d’Easyrecrue
  • KARINE LAZIMI CHOURAQUI – Membre du collectif #i4Emploi
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L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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