[VIDEO] Financement, les clés de la réussite

Les start-ups françaises disposent en France des dispositifs nécessaires pour réussir leur première voire leur deuxième levée de fonds, mais éprouvent des difficultés pour grandir. Les premiers tours de table, dits d’amorçage, se bouclent souvent très bien, mais les levées de capital suivantes qui requièrent des tickets beaucoup plus importants, de plusieurs dizaines de millions d’euros, sont difficiles à conclure dans un marché français fragmenté et dominé par des fonds de petite taille.

« L’argent est le nerf de la guerre », l’adage n’a jamais été aussi vrai pour les entreprises innovantes et plus particulièrement celles en rapport avec la filière de la communication. C’est la raison qui a conduit le Comité Richelieu et l’Observatoire COM MEDIA à programmer une conférence dédiée au financement. Il est possible en France de faire appel à plusieurs sources de financement mais il est nécessaire de savoir les combiner. Apport personnel, crowdfunding, aides gouvernementales, business angels, actionnariat classiques et fonds d’investissement, toutes ces informations ont leur utilité à condition de se fixer un cap et de monter un business model bien cadré.  Ainsi, Alberto Chalon, directeur général de Qwant, présentait les succès de sa société et le long parcours de cinq années qu’il lui avait fallu parcourir pour recueillir les financements nécessaires à son développement. Un long processus entamé grâce à l’apport de fonds propres en passant par la recherche d’angels investors jusqu’au partenariat avec un grand établissement bancaire et les premiers versements des aides accordées par des organismes d’Etat. L’idéal pour un entrepreneur est de bénéficier des conseils et d’une aide pratique de son financeur précisait Philippe Berna, délégué à l’innovation au sein de la médiation des entreprises

Ce foisonnement de solutions de financement n’est accessible à un entrepreneur que s’il relève le challenge consistant à combiner toutes les possibilités qu’elles soient publiques ou privées et de toutes natures, rappelait Fabrice Pesin, Médiateur National du Crédit.

Les banques aussi s’adaptent aux impératifs des start-ups dont les cycles de croissance sont beaucoup plus courts que les entreprises traditionnelles. Elles ne peuvent se contenter de servir de simple relais jusqu’aux versements des aides des institutionnels. Dorothée Julliand, directrice adjointe de Projet Innovation à BNP Paribas, expliquait comment nombre de grands réseaux bancaires souhaitaient devenir des partenaires de confiance avec leurs clients start-ups pour aller chercher les premières POC et faciliter leurs prises de contact avec des clients donneurs d’ordre dans une optique de création de business rapide et pérenne.

Les organismes en charge d’accorder les aides gouvernementales n’entrent pas dans les capitaux des start-ups mais les modalités pour bénéficier de leur soutien sont souvent complexes et longues. Il faut s’y prendre très tôt pour postuler. Parmi ces acteurs, Bpifrance est devenue un acteur puissant dans le paysage du financement et de l’investissement en France, avec un rôle très moteur sur l’innovation. Cependant, elle ne peut financer à elle seule toutes les start-ups françaises c’est pourquoi Bpifrance travaille de concert avec des fonds d’investissement privés et des réseaux bancaires dans une recherche de rentabilité à long terme que ce soit en France, en Europe et hors-Europe. Si la France et l’Europe savent désormais donner naissance à des start-ups, elles ne savent pas suffisamment les faire grandir. Paul-François Fournier, directeur de l’Innovation au sein de Bpifrance, détaillait les actions menées par l’établissement en faveur des start-ups françaises, notamment son l’implication dans l’initiative Frenchtech ou dans plusieurs grandes écoles. Le nombre croissant de start-ups financés en moins de 5 ans confirme que l’Etat sait prendre des risques et parier sur l’avenir, mieux que beaucoup d’investisseurs privés.

Enfin, l’arrivée de la Fintech accompagnant la transformation numérique continue de bouleverser les circuits traditionnels de financement. L’innovation est devenue un socle de croissance pour l’immense majorité des grands groupes en pleine refonte de leurs business model.  S’il y a trente ans, l’innovation passait par des investissements dans des équipes d’ingénieurs R&D, la création d’une start-up demandait encore des fonds de départ relativement conséquents il y a une dizaine d’années. Désormais, comme le soulignait Hugues Hansen, dirigeant de Start’inPost l’accélérateur de La Poste, l’innovation digitale s’est beaucoup démocratisée. Devant la multiplication des jeunes start-ups, la question qui se pose aux grands groupes consiste à se demander comment répondre à temps à leurs besoins et découvrir les pépites plutôt que subir et rater le coche.

Cette conférence « Financement, les clés de la réussite » posait les bases d’une réflexion qui ne manquera pas d’être développée au cours des prochains mois.

*Intervenants :

  • FABRICE PESIN – Médiateur National du Crédit
  • PAUL FRANÇOIS FOURNIER – Directeur Exécutif Innovation, Bpifrance
  • DOROTHÉE JULLIAND – Directrice de Projet Innovation, BNP Paribas
  • HUGUES HANSEN – Dirigeant de Start’inPost l’accélérateur de La Poste
  • CYRIL CHAUMIEN – Associé Gérant, Innovafonds
  • PHILIPPE BERNA – Délégué Innovation auprès du médiateur national
  • JEAN-CLAUDE PALU – Ancien Mediateur National du Crédit
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L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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