Quelle valeur pour l’information, à l’ère du digital ?

Pour certains, le lien entre innovation et information n’est peut-être pas évidemment. Mais dans une innovation, la technologie et la technique n’ont pas de valeur s’il n’y a pas de contenu et donc d’informations à communiquer. Une innovation n’est pas seulement définie par sa caractéristique technologique, mais il s’agit souvent de son média qui va s’imbriquer dans le monde de la communication et de l’information. Auparavant, l’information était analysée et transmise par la presse, aujourd’hui elle est provoquée par les réseaux sociaux. Elle est disponible pour tout le monde à tout instant et peut provoquer des discussions ou des rumeurs, notamment via Twitter. Ce changement de paradigme imposé par les nouvelles technologies soulève une véritable problématique pour l’information qui se rapproche dorénavant de la communication et perd ainsi de sa valeur. L’émergence des chaînes d’informations en continu pose cette question de la définition de la valeur de l’information. Dans le journalisme, elle est seulement et uniquement morale. La seule manière de défendre cette valeur morale de la presse est de lui donner une valeur économique.

Avec cet afflux nouveau et incessant d’informations au quotidien, le secteur de l’information se retrouve surexposé, sollicité et en danger, comme l’a été le secteur de la communication. Cette dématérialisation et démonétisation de l’information (via les chaînes d’information en continu et la digitalisation) génère des flux continus dont la valeur marginale est nulle notamment via le partage sur les réseaux sociaux. Une solution serait de monétiser les informations publiées dans le but de protéger les personnes qui les communiquent en premier temps, à la manière des droits d’auteur dans le secteur du cinéma ou de la musique. Il s’agit bien alors de déterminer un modèle économique répondant aux besoins de protection et de monétisation de l’information : Comment est-ce que je crée de la valeur d’information et comment est-ce que je la capture ? Nous sommes en France très attachés à la notion de création de valeur et moins à la capture de cette dernière ce qui nous empêche de déterminer la valeur réelle de l’information.

Au-delà de la valeur de l’information, de plus en plus d’interrogations émergent quant à son indépendance. En effet, quand on regarde les principaux journaux télévisés, on constate qu’il y a les mêmes informations et quasiment dans le même ordre. L’uniformité de l’information peut alors avoir une conséquence sur la rentabilité. Si le consommateur peut trouver les même informations partout, il ne sera pas motivé à aller sur une chaîne plutôt qu’une autre.

Pour se départager, les acteurs ne doivent pas juste communiquer une information brute. L’information est comme une matière première, il faut alors la travailler. La valeur de l’information se trouve alors dans la transformation qui en est faite. Cela peut par exemple être dans l’analyse de l’information car une information analysée est une information choisie et indépendante, voire unique. Elle peut être unique car elle sera traitée par le regard d’experts et sera mise en perspective. Il faut également la travailler pour pouvoir produire un format adapté aux cibles car tout le monde n’a pas les mêmes appétences pour toutes les informations.

Pour finir, on peut dire que dans un environnement où nous pouvons accéder à un grand nombre d’informations, où n’importe qui peut informer, où une petite information peut avoir un effet boule de neige à cause de l’engouement et la rapidité des réseaux sociaux, le secteur de l’information et de la communication se doit de trouver une solution aux pratiques actuelles et d’essayer d’apporter de la création de valeur d’informations en s’appuyant sur les innovations du secteur.

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L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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