[INTERVIEW] Pourquoi miser sur le sourcing pour recruter rapidement son futur collaborateur

Rencontre avec Alexis Blanvillain, CEO chez ProvideUP

Observatoire COM MEDIA : Comment est née ProvideUP ?

Alexis Blanvillain : Lors d’un stage en marketing, j’avais remarqué qu’il n’y avait pas d’outil où je travaillais, permettant de mettre en relation les entreprises et les petits prestataires (freelances ou petites agences) dans le domaine du marketing et de la communication. De là est née l’idée de créer une plateforme pour mettre en relation des services marketing et des petits prestataires.
Le projet a ensuite beaucoup évolué et nous aidons maintenant les entreprises à recruter leurs collaborateurs (CDI, CDD, stagiaires, ..) et également, l’idée de base, à trouver des petits prestataires (freelances et petites agences). Nous ne sommes maintenant plus uniquement dans le marketing, mais dans les domaines suivants : digital, communication, business developpement, informatique, fonctions supports, RH, Achats, Finance, …

O.C. : En quoi le digital est-il un plus dans le cadre de la recherche de profils ?

A.B. : Le digital accélère fortement la partie amont du recrutement, c’est à dire la partie consistant à passer de rien à une shortlist de candidats qualifiés. C’est sur cette partie que nous nous concentrons. La dernière partie du recrutement, plus qualitative, consistant à faire passer des entretiens parmi une shortlist très réduite, est plutôt du domaine des services RH ou des cabinets de recrutement classiques.

Quand on parle de digital dans le recrutement, on peut parler des outils en ligne permettant d’affiner une sélection (matching, vidéo, candidature en ligne, etc ..), mais on peut aussi parler des réseaux sociaux qui permettent aujourd’hui de toucher rapidement un très grand nombre de personnes et ainsi faire connaître une offre à un maximum de candidats potentiels. Nous croyons beaucoup à la viralité des réseaux sociaux dans le recrutement c’est pourquoi nous avons développé un système de cooptation où chaque internaute peut ramener des candidats à ProvideUP et être rémunéré en retour.

O.C. : En quoi la présentation des profils via ProvidUP se démarque-t-elle des cabinets de recrutement classiques ?

A.B. : Un cabinet de recrutement classique va avoir un processus plus long pour présenter des candidats, car il va, dans la plupart des cas, faire passer des entretiens aux candidats et présenter une shortlist très réduite. Son métier est à priori d’aller le plus loin possible dans le recrutement, quitte à ne présenter que deux ou trois candidats très qualifiés.

Notre positionnement est différent, nous allons présenter plus de candidats et plus rapidement, tous ayant bien sûr manifesté leur intérêt pour l’offre en question, mais sans que nous leur ayons fait passer d’entretien en face à face. Nous pouvons ainsi présenter parfois entre 20 et 30 profils à un client, en moins de 48h. La plateforme est conçue de telle sorte que le client puisse très rapidement éliminer les profils qui ne l’intéressent pas et que ce passe d’une liste un peu élargie à une shortlist soit très rapide et ergonomique pour lui. Nous effectuons tout de même un filtre et nous ne présentons pas de candidats qui ne correspondent pas aux critères de la recherche. Le fait d’avoir une solution uniquement en ligne nous permet de pratiquer des prix largement inférieurs aux cabinets de recrutement, mais le service n’est pas exactement le même. Nous nous concentrons essentiellement sur le sourcing. Nous avons l’intention de développer des outils en ligne permettant au recruteur, sur ProvideUP, à partir de sa liste élargie, de faciliter sa sélection. Ces outils peuvent être des tests en ligne, des entretiens vidéos en ligne, permettant au recruteur de les envoyer aux candidats à priori intéressants d’après le CV, et d’économiser ainsi son premier tour d’entretien.

Les cabinets de recrutement sont des concurrents, c’est indéniable, mais ils sont également des clients car nous leur permettons de venir chasser au sein de notre base de données. En effet comme nous nous spécialisons sur le sourcing, et non la sélection fine comme le fait un cabinet, nous ne sommes pas positionnés exactement au même niveau dans la chaîne de valeur du recrutement.

O.C. : Quels sont les avantages de la cooptation ? En quoi dynamise-t-elle la mise en contact des entreprises avec des candidats ?

A.B. : Logiquement, plus une offre d’emploi est vue, plus elle va à priori attirer de candidats, et plus le recruteur aura le choix dans son recrutement. Ainsi, en bénéficiant du réseau d’un nombre potentiellement illimité d’internaute, nous augmentons la visibilité d’une annonce et ainsi le nombre de candidats. La cooptation nous permet donc d’avoir plus de candidats rapidement à proposer à nos clients.

O.C. : Face à l’émergence de nouveaux métiers, quelles solutions adopter pour détecter les bons profils ?

A.B. : La recommandation est bien sûr la solution idéale pour découvrir les bons profils. Ensuite il n’y a qu’en travaillant avec une personne qu’on peut savoir si elle correspond bien aux attentes. Nous constatons cependant qu’il peut être difficile de recruter des candidats aux compétences en rapport avec le digital, qui aient toujours une expérience avérée en la matière. Mais le profil le plus rare reste celui du développeur qu’il soit débutant ou confirmé. Il y autour de 250 000 postes en France qui ne parviennent pas à trouver de candidat !

O.C. : Quel est votre point de vue sur les actions menées par l’Observatoire COM MEDIA ?

A.B. : Superbes actions ! Nous avons pu rencontrer un grand nombre d’acteurs variés lors des Chemins de l’Innovation, aussi bien candidats, que recruteurs et autres start-ups. Le lancement de la plateforme COM’EMPLOI est également une excellente initiative ayant pour but d’améliorer le recrutement dans le secteur de la communication. L’Observatoire soutient l’innovation, met en relation grands groupes et start-ups et permet aux jeunes entrepreneurs de s’exprimer, merci !

About the Author

L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.