Financement de l’innovation, comment séduire les investisseurs ?

Le financement est toujours un sujet délicat à traiter et à aborder pour les entreprises. Cela n’en reste pas moins essentiel et intemporel. Sans financement, une entreprise peut difficilement gérer son quotidien et préparer son futur. Les questions d’investissements, de besoins en fonds de roulement ou de fonds propres montrent l’importance de cette question. Le financement de l’innovation fait partie des principales problématiques aujourd’hui des jeunes entreprises qui cherchent à se développer et de grandes entreprises qui veulent étendre leur influence sur elles.

Plusieurs acteurs sont aujourd’hui en mesure de répondre à cette problématique.

  • De par la diversité de ses activités (financement de l’innovation, banque, fonds d’investissement), la BPI est en mesure de répondre aux besoins des très petites entreprises ou des très grandes selon deux modèles : le co-financement (partage des risques d’investissement avec l’entreprise) et le co-investissement (travail avec des banques pour assurer des garanties et collaboration avec des entités institutionnelles de financement comme les régions). La combinaison de ces deux techniques de financement et d’investissement permet de mettre en place des produits accélérateurs de business et d’accompagner les levées de fonds. Au-delà d’apporter des fonds, une des missions essentielles est d’accompagner les entreprises selon 3 axes :  simplification, accompagnement et continuum du financement. L’objectif poursuivi est de permettre aux entreprises de se développer avec un accompagnement adapté à leur stratégie.
  • Les plateformes de crowdfunding rapprochant des investisseurs potentiels des start-ups au travers d’une politique d’accompagnement de projets, au-delà de la simple levée de fonds. Tout d’abord, les projets sont analysés puis sélectionnés grâce à des experts par thématique (biotech, numérique, etc.). Pour chaque projet financé, une holding est créée regroupant tous les investisseurs qui siègent dans les différents organes de décision. Cela favorise la relation actionnariale, de protéger les actionnaires minoritaires et de faciliter le co-investissement.
  • Les acteurs de la gestion de Fonds et de conseil en investissement qui interviennent pour leur part dans deux types d’innovation : l’innovation stratégique et l’art de vivre. Des experts de chaque secteur analyse chaque dossier de financement et sont présents dans les organes de gouvernance pour participer aux décisions stratégiques. Cela permet d’accompagner au mieux les investissements réalisés et de pouvoir suivre toutes les étapes de développement des entreprises.

Bien que ces différentes sources de financement aient généralement vocation à financer des innovations technologiques, de plus en plus d’innovations sociales se développent et sont mises sur le marché. Cette nouvelle génération d’innovations pose de nouvelles difficultés de financement. Pour des investisseurs, cela pose un nouveau paradigme par rapport au retour sur investissement attendu, qui sera différence d’un retour financier. La difficulté d’accompagner ce genre d’innovations est également importante car peu de modèles de financement sont aujourd’hui adaptés.

Ces innovations sont celles qui rencontrent le plus de succès sur les plateformes de crowdfunding, en créant de la valeur qui se définit comme sociale et séduit des particuliers mais reste un challenge pour les financeurs et les investisseurs.

Ils restent aujourd’hui des apporteurs de fonds pour des solutions innovantes ou simplement pour des entreprises qui font de l’innovation. Dans le cas de la BPI, deux cas de figures se posent. Tout d’abord, lorsqu’il s’agit de faire du financement, l’Etat investit dans des entreprises qui doivent démontrer leur capacité à aller au bout du projet en faisant notamment valoir des fonds propres ou des commandes. Dans le cas d’un investissement, Il s’agit de fonds confiés et qui nécessitent un lourd accompagnement. Il n’est alors pas possible d’accompagner un nombre trop important d’entreprises « risquées ».

Il est également possible d’accompagner des entreprises déjà bien implantés sur leur marché, réalisant parfois des bénéfices avec pour objectif de leur faire passer un cap encore plus important dans leur développement. D’où l’importance lors d’un investissement de bien mesurer, au-delà de la seule dimension technologique de l’innovation, d’autres facteurs tels que les méthodes de production ou les modèles économiques. Il faut pouvoir évaluer si l’innovation, dans sa globalité, va créer de la valeur.

Il s’agit bien de tout l’enjeu lorsqu’on décide dans quelle entreprise ou projet investir. Au-delà du seul produit, il y a le porteur du projet, sa passion, sa motivation et son envie. Un investissement c’est avant tout une rencontre entre des êtres et une séduction pour créer une relation qui soit durable mais aussi profitable. Tout autant que sa manière de vendre son projet, il faut aussi apprécier sa capacité à le porter pendant tout le processus et à entrer dans un dialogue constructif avec ses investisseurs.

Au-delà de l’humain, la viabilité du projet est bien sur essentielle et devra s’appuyer sur des analyses de marché, selon qu’il soit en croissance, en décollage ou en pleine maturité. Avoir une idée est très positif, elle n’en doit pas moins être mise à l’épreuve du consommateur et de son potentiel marché. Les investisseurs sont également attentifs aujourd’hui à ce que les produits répondent à un besoin et ne créent pas leur propre besoin avec un effet de surconsommation. Des exceptions existent et existeront toujours mais il s’agit là d’une vraie préoccupation.

Réussir à séduire des investisseurs sur ces différents critères peut permettre de débloquer du financement, denrée qui se raréfie particulièrement en France. De nombreux processus ont été mis en place pour soutenir l’innovation et encourager la création de jeunes pousses, toutefois l’étape la plus délicate est d’accélérer son développement pour sortir de ce statut de jeune pousse. C’est à cette étape cruciale que les fonds disponibles sont les plus rares. On constate que de nombreuses entreprises échouent à ce stade car elles sont sur des secteurs très capitalistiques générant d’importantes rentes.

Tout l’enjeu est donc de pouvoir libérer les énergies pour développer des concepts créateurs d’emploi et générateurs de renouveau dans une économie qui hésite entre l’ancien monde et le nouveau. 

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L’Observatoire COM MEDIA regroupe, depuis 2008, près de 300 acteurs de la filière de la communication (annonceurs, prestataires et institutionnels). L’association a matérialisé son positionnement autour des enjeux de la nouvelle économie de la communication. Les travaux réalisés portent sur le décloisonnement des métiers/secteurs, sur la structuration de la filière (constituée de 41 000 entreprises réparties en 19 secteurs d’activité) et sur l’accélération du business des entreprises par leur mise en relation entre les acteurs à travers des événements, des groupes de travail et des plateformes numériques.

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